Au premier semestre 2023, 25 296 dirigeants ont perdu leur emploi, soit une augmentation de 36,6 % sur un an, selon GSC et Altares. Les secteurs de la finance et de l’assurance s’avèrent les plus touchés par cette hausse.

 Retour aux niveaux d’avant-crise. Sur les six premiers mois de l’année, 25 296 chefs d’entreprise se sont retrouvés au chômage, soit une augmentation de 36,6 % sur un an, selon l’observatoire des entrepreneurs publié le 28 août et réalisé par le cabinet Altares ainsi que l’association GSC. En cause : l’inflation, la hausse des coûts des matières premières et des taux d’intérêt, l’épuisement des carnets de commandes ou encore le remboursement des PGE.

"Près de 140 chefs d’entreprise perdent désormais leur emploi chaque jour, note Anthony Streicher, président de GSC. Après une année 2022 qui nous alertait déjà sur la reprise des défaillances d’entreprise, cette accélération doit nous inciter à la plus grande vigilance. (…) Car n’oublions pas : nous ne pourrons préserver notre économie si nous ne protégeons pas ces femmes et ces hommes qui sont en première ligne."

Les secteurs les plus touchés

Les entrepreneurs du secteur de la construction et du commerce restent les plus touchés avec des augmentations respectives de 50 % et 47,2 %, soit 5 713 et 5 614 dirigeants touchés au premier semestre. L’hébergement, la restauration, les débits de boisson et les services aux particuliers ne sont pas en reste, les ménages ayant réduit leurs dépenses sur fond de hausse des prix. Mais la plus forte hausse de pertes d’emplois concerne les domaines de l’assurance et de la finance (+76,4 %). Sont majoritairement impactés : les gestionnaires d’actifs et courtiers.

Les seniors restent les plus frappés

Pour ce qui est des profils des dirigeants, les seniors demeurent les plus frappés par les mauvaises nouvelles puisque plus d’un tiers des chefs d’entreprise ont plus de 51 ans. "La question du rebond professionnel reste centrale pour cette population mature", note l’observatoire. Toutefois, celui-ci constate une forte évolution chez les jeunes dirigeants. Les moins de 26 ans s’avèrent davantage touchés que l’an passé (+40,1 %), tout comme les 26-30 ans (+43,2 %).

Toutes les structures concernées

Bien que les entrepreneurs à la tête de structures de moins de 5 salariés totalisent 9 pertes d’emploi sur 10, les autres entreprises ne sont pas épargnées par la morosité ambiante. Le nombre de chefs d’entreprise de plus de 20 salariés concernés est en nette hausse, tout comme les structures déclarant plus de deux millions d’euros de chiffre d’affaires.

Les gérants de SARL forment l’essentiel des pertes d’emploi, ce qui n’empêche pas la part de dirigeants de SAS d’augmenter. A contrario, les professions libérales sont moins touchées par le phénomène (+ 10,2 %). L’étude précise que le renforcement du recouvrement forcé de l’Urssaf pourrait encore accélérer le rythme des défaillances observées début 2023.

Olivia Vignaud

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail

{emailcloak=off}