La macronie part à l’assaut des dernières circonscriptions LR de Paris. Parmi elles, la quatrième où se présente Astrid Panosyan-Bouvet, cofondatrice d’En marche et administratrice d’Air-France KLM.

Décideurs. Vous êtes cadre dirigeante dans le secteur privé. Pourquoi descendre dans l’arène électorale ?

Astrid Panosyan-Bouvet : Depuis plusieurs années, la montée de l’extrême droite en France est préoccupante et, désormais, il faut faire avec une extrême gauche qui se structure, grandit et constitue une menace pour la démocratie, l’universalisme et la laïcité. Pour le pays, le risque de paralysie est réel. Je souhaite me présenter pour continuer à défendre à l’Assemblée nationale des idées pro-européennes, sociales et libérales. Même si je me revendique de la société civile, j’ai une certaine expérience du milieu politique puisque j’ai été conseillère d’Emmanuel Macron lorsqu’il était à Bercy et que je fais partie des cofondateurs d’En marche. Cette proximité avec le Président est d’ailleurs un atout pour la circonscription.

Vous vous présentez dans la quatrième circonscription de Paris, quelle est la sociologie ?

Elle regroupe une grande partie du XVIIe arrondissement qui comprend notamment les quartiers des Ternes, Monceau, de Champeret-Berthier mais aussi la partie nord du XVIe arrondissement. Elle est plutôt aisée, le revenu moyen y est plus élevé qu’à Paris, mais elle est plus diverse qu’on ne l’imagine. Ce serait trop simple de la cantonner aux "beaux quartiers".

Globalement, il s’agit tout de même d’une circonscription bourgeoise où la droite est traditionnellement très implantée. Pourtant Emmanuel Macron a terminé largement en tête au premier tour. Le macronisme s’est-il droitisé ?

Parler de droitisation ne me paraît pas totalement justifié. Lors du premier tour de la présidentielle de 2022, Emmanuel Macron est parvenu à garder un solide socle de centre-gauche qui, auparavant, votait socialiste. Le Président a réalisé de très bons résultats dans d’anciennes zones PS comme la Bretagne. C’est somme toute logique puisque de nombreuses avancées sociales ont eu lieu ces cinq dernières années : reste à charge zéro sur les lunettes, dédoublement des classes de CP et CE1 dans les écoles classées REP (réseaux d’éducation prioritaire).

Cela dit, en regardant les résultats de l’ouest parisien, naguère fief LR, on constate que les électeurs de droite ont, pour beaucoup, rallié la majorité en 2022. C’est un électorat pragmatique, qui a compris que 2017 n’était pas un "accident" de l’histoire. Il a pris conscience qu’il était nécessaire de dépasser les clivages sur les questions d’emploi, d’apprentissage, de politique étrangère…

Les électeurs qui, naguère, penchaient à droite ont été séduits par la politique européenne et internationale menée par le Président, par le "quoi qu’il en coûte", la politique pro-entreprise incarnée par des mesures comme la baisse de l’impôt sur les sociétés…

Sur le terrain, quels sont les sujets les plus mentionnés par les électeurs ?

Je note qu’ils sont les mêmes dans les quartiers HLM ou les zones plus huppées. La santé est souvent mise en avant : urgences engorgées, prise en charge de la dépendance, Ehpad… La sécurité est souvent mentionnée, notamment le vol à la tire en pleine croissance dans la circonscription. L’écologie, la difficulté à se loger, les questions de recrutement et de formation reviennent souvent. Globalement, les habitants que je rencontre évoquent plus un angle national que local.

En cas d’élection, quelles sont les thématiques que vous souhaiteriez défendre ?

J’aimerais siéger à la commission des Affaires sociales et œuvrer sur les questions de grand âge, de santé et de dépendance.

Propos recueillis par Lucas Jakubowicz

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