Antony Catillon (Log’Issimo) : "La logistique doit obligatoirement se transformer"

Décideurs. Que propose Log’Issimo, et pour qui ?

Anthony Catillon. Log’Issimo s’appuie sur la puissance logistique du Groupe La Poste et de son réseau pour répondre aux besoins des entreprises et des acteurs du service public sur leur logistique de proximité. Nous assurons pour eux la prise en charge de flux, le stockage, la préparation des commandes, le transport et la livraison. À cela viennent s’ajouter des services « + » comme l’installation ou les mises en stock chez de grands retailers. Pour le compte des collectivités territoriales nous livrons également des repas aux seniors afin d’accompagner le bien vieillir à domicile. Nous proposons aussi la livraison de repas et de produits frais venus des cuisines de différents acteurs du marché à destination des entreprises qui n’ont pas ou plus de service de restauration et qui trouvent là une solution alternative. Au total, ce sont près de 5 millions de repas livrés chaque année.

Quels sont les grands défis auxquels le secteur de la supply chain doit aujourd’hui répondre ?

La logistique de proximité est un marché en pleine croissance, et qui est en train de se structurer. À cela deux raisons principales. D’abord, les flux s’accélèrent fortement. Et, ZFE ou non, les villes opèrent toutes leur reconfiguration. La logistique est donc devenue plus complexe ; elle doit répondre aux nouvelles exigences et donc impérativement se transformer pour mieux s’adapter.

De quelle façon ?

On assiste ces temps-ci à une fragmentation des flux. La livraison devient de plus en plus récurrente, sur des volumes de plus en plus faibles. Ce qui impose une grande réactivité, donc une plus grande rapidité. Nous y travaillons. C’est d’ailleurs cette réactivité qui nous permet de proposer ces services « + » auxquels nous tenons beaucoup. Pour nous, il s’agit de libérer les entreprises de toutes leurs contraintes pour leur permettre de se consacrer à leur cœur de métier. Ceci, en leur offrant la vraie proximité qu’elles attendent. Nos agents sont toujours très présents sur les différents secteurs ; tous connaissent les lieux et les clients. Autre défi : la transition écologique. Comme l’ensemble du groupe La Poste, vous êtes très engagé pour la décarbonation.

Comment y travaillez-vous ?

Nous avons une politique effectivement très engagée de décarbonation de l’ensemble de nos flottes. Pour répondre aux besoins de nos clients, nous disposons de différentes solutions qui vont du vélo cargo à des 19 tonnes que nous sommes en train d’électrifier. Quoi qu’il en soit, nous accompagnerons nos clients sur la fragmentation des flux et sur la proximité, plus nous pourrons mutualiser nos véhicules électriques, et donc optimiser les livraisons en cœur de ville.

Au-delà de nos flottes, nous proposons aussi la reprise de flux et le recyclage. Par exemple, notre joint-venture Recygo permet la reprise de matériel (de bureau essentiellement), et depuis peu le recyclage de vêtements professionnels.

Deux ans après le lancement de la marque, quel premier bilan tirez-vous?

La dynamique est très bonne. Nous avons effectué de belles percées, notamment sur la messagerie multi-colis. En développant toutes ces activités, notre objectif était de compenser la baisse drastique du volume de courriers. Notre ambition est maintenant de poursuivre ce développement et de nous renforcer sur ce qui – pour le Groupe La Poste – est un nouveau marché. Pour cela, je n’exclus pas de faire appel à davantage de partenariats afin de monter en compétences, d’acquérir des méthodes sur des spécificités métiers notamment. Mais cela n’empêche en aucun cas les investissements internes évidemment, avec un plan de marche qui se fait secteur d’activité par secteur d’activité.

Propos recueillis par Laurent Fialaix