Le ministre de la Transition écologique déclare que 140 000 logements échapperont à la classification G du DPE. 

L’arrivée au gouvernement de Guillaume Kasbarian en tant que nouveau ministre délégué au Logement soulève, depuis peu, des questions sur les arbitrages à venir entre ambitions écologiques et crise de l'immobilier. Des interrogations auxquelles Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique a répondu, dans un entretien accordé au Parisien dans lequel il déroule un "choc de simplification" et de nombreuses mesures pour faciliter la vie des propriétaires, mais aussi de tenter de relancer un marché du neuf en berne. Petit florilège des mesures annoncées :

Retour en arrière partiel pour le DPE

La première et la plus iconique est un rétropédalage partiel sur le diagnostic de performance énergétique (DPE), qui devrait permettre à 140 000 logements de sortir de la classification F ou G, synonyme d’interdiction de location. Dans les détails, il s’agit en fait d’une modification du mode de calcul des logements de moins de 40 mètres carrés. Selon Christophe Béchu, ces appartements sont désavantagés par un calcul qui donne trop d’importance au chauffe-eau. Autre modification notable : l’obligation d’effectuer des travaux pour mettre en conformité des logements classés G. Cette mesure ne s’appliquera désormais qu’au moment du renouvellement du bail ou du changement de locataire. De quoi éviter des travaux pendant quelques années pour les propriétaires concernés.

Dernier cadeau accordé aux propriétaires de logements mal classés : si des travaux de rénovation des parties communes sont décidés, l’interdiction de louer sera suspendue pendant deux ans, à compter de la date de vote par la copropriété.

Un processus qui s'étalera sur plusieurs mois

Outre ces deux mesures phares, Christophe Béchu s’explique sur le fait que ce n’est que le début d'une série de décisions qui s’étendront tout au long de l’année. Sont ainsi prévues une rencontre avec les acteurs de la construction le 15 février, en vue d’une simplification de MaPrimeRenov’, ainsi qu’un sommet avec les banques le 26 février. Si les détails restent flous sur cette dernière réunion, le but avoué est de travailler à la relance des crédits pour les acheteurs. Parmi les pistes évoquées, l’utilisation de prêts « in fine » déjà largement utilisés en Suisse par exemple.

Les premières réactions sont mitigées : les professionnels du secteur se félicitent de ce tournant positif pour les propriétaires, tandis que les associations de défense des locataires dénoncent un abandon partiel des ambitions environnementales du gouvernement. La Fédération bancaire française se dit ouverte au dialogue, mais sceptique quant à l’utilité des prêts « in fine », en particulier auprès des primo-accédants. Si elles ne font pas l’unanimité, ces annonces marquent malgré tout le retour d’un cap pour une politique du logement laissée en jachère depuis plusieurs mois.

François Arias

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