Alors que l’industrie immobilière était frappée depuis quelques mois par une forme d’attentisme, que les inquiétudes liées à un éventuel ajustement des valeurs vénales persistaient, Groupama Immobilier a cédé le 150 avenue des Champs-Élysées pour un montant estimé à 600 millions d’euros.
Champs-Élysées, une cession en bonne voie
L’emblématique avenue parisienne a retrouvé sa vitalité d’avantCovid. Avec une cession évaluée autour de 600 millions d’euros, Groupama Immobilier s’est délesté de l’emblématique immeuble du 150 avenue des Champs-Élysées en septembre dernier. Une offre impossible à refuser, formulée par le fonds d’investissement Cheval Paris, géré par Mimco Asset Managment. Une transaction sensationnelle qui réaffirme l’attractivité de la plus belle avenue du monde et redynamise le marché immobilier.
L’immeuble acquis par le groupe en 2009, restructuré en 2017, doté d’un permis de construire et d’une autorisation d’exploitation commerciale à usage mixte depuis 2019, est l’un des plus prisés de la place. Exceptionnel du fait de son imposante façade, cet îlot de 17 800 mètres carrés est à la confluence des asphaltes des Champs-Élysées, des rues Arsène Houssaye et Lord Byron. Avec son offre commerciale complète et sa programmation culturelle remarquable l’avenue constitue l’un des points de rencontre du tourisme en France.
Fonds propres
"Nous cédons l’actif en l’état à Cheval Paris, qui a su proposer une offre en ligne avec nos attentes, et dont les ambitions pour l’immeuble et pour l’avenue nous ont beaucoup séduits", explique Éric Donnet, directeur général de Groupama Immobilier. Cette transaction génère une importante plus value, qui va contribuer à renforcer nos capacités d’investissement dans d’autres opérations immobilières sur les marchés français et européen." Avec une plus-value nette s’élevant à plus de 400 millions d’euros, la structure dispose d’un trésor de guerre incomparable et d’une capacité d’intervention dans d’autres opérations, en fonds propres, avantage concurrentiel majeur dans une période de hausse des taux d’intérêt et d’instabilité des marchés. Et il s’agit d’une récidive ! Trois ans plus tôt, le 79 avenue des Champs-Élysées avait su convaincre Norges Bank Investment Management de débourser pas moins de 613 millions d’euros, et Nike d’en faire son flagship. Si Groupama Immobilier s’est assuré de l’ambition du projet porté par l’acquéreur, la programmation de l’actif n’a pas encore été dévoilée.
Un charme retrouvé
Tour à tour lieu d’expression des gilets jaunes, victime de la fermeture généralisée des commerces et du coup d’arrêt de l’activité touristique en temps de Covid, l’avenue a souffert. Malgré tout, ces problématiques ont davantage conduit à un report des transactions immobilières plutôt qu’à une léthargie persistante. Les 23 % de hausse de fréquentation par rapport à la période pré-Covid illustrent son intemporalité pendant que les artères européennes ont en moyenne perdu 34,43 % de leur flux sur la même période. Le projet "Réenchanter les Champs-Élysées" lancé par la Ville de Paris et le Comité des Champs-Élysées devrait conforter ce succès. Malgré un contexte chahuté et si l’immobilier d’entreprise connaît quelques bouleversements, la localisation si chère à ses acteurs demeure un gage souverain. La plus belle avenue du monde en est la lumineuse illustration.
Maureen Nugent