"L’optimisation des surfaces est un mouvement de fond inscrit dans une démarche de réorganisation permanente"
Entretien avec Gérard Pinot, Génie des Lieux
Entretien avec Gérard Pinot, directeur associé, Génie des Lieux
Décideurs. Quel regard portez-vous sur votre métier d’aménageur et le phénomène d’optimisation de l’espace dans les entreprises ?
Gérard Pinot. Il s’agit d’un phénomène général. Pour les entreprises publiques et les administrations le déclencheur a été la Révision générale des politiques publiques (RGPP) en 2007. Elle a impulsé la dynamique d’optimisation du patrimoine immobilier tertiaire public. Mais ce n’est encore que le début. Si les sites parisiens commencent à en prendre la mesure, en province, il faudra surement plus de temps. Il y a des schémas directeurs qui ont été définis mais ils ne sont pas encore mis en œuvre. Côté privé, il y a un phénomène permanent de concentration qui suit la logique des campus. Cette tendance lourde, apparue il y a environ quatre ans, s’accélère et les grands groupes sont de plus en plus nombreux à se regrouper sur des sites d’envergure ce qui facilite leur restructuration. C’est un passage obligé de la recherche d’optimisation. Bien souvent, le principe est le même : l’entreprise installe son siège dans des locaux au centre de Paris et réunit ses activités sur son campus en banlieue parisienne. C’est le cas de Sanofi par exemple.
Décideurs. La crise a-t-elle accélérée ce phénomène ?
G. P. Je pense que ce phénomène est plus tendanciel que directement lié à crise. En effet, l’optimisation des surfaces est un mouvement de fond relatif à la recherche de flexibilité, inscrit dans une démarche de réorganisation permanente. Les grands groupes cherchent ainsi à se mettre aux normes internationales en ce qui concerne l’organisation de l’espace, et à s’aligner sur une logique immobilière similaire sur l’ensemble de leur parc d’activité en France et à l’étranger. Bien entendu, les coûts de l’immobilier ont également un impact sur le phénomène mais n’en sont, selon moi, pas la cause première. De plus, nous sommes à l’aube d’une rupture générationnelle : nombreux départs à la retraite, arrivée d’une population plus jeune et accélération technologique.
Décideurs. Cette tendance représente plutôt une bonne nouvelle pour vous…
G. P. Tout à fait. Ajoutons à cela une nouvelle tendance qui nous sert : il y a deux ou trois ans, les partenaires sociaux se sont invités dans les projets immobiliers. Ils ont commencé à demander des audits et des avis d’experts. Ca ne ralentit pas les projets mais cela reflète l’évolution de la société dans laquelle les salariés sont de plus en plus impliqués. Cela complexifie un peu notre travail car nous devons produire plus de travail d’interfaces (présentation des projets aux partenaires sociaux, au CHSCT,…).
Décideurs. Comment le conseil en aménagement/conseil en organisation doit-il se positionner face aux nouveaux défis des entreprises ?
G. P. Pendant des années, on a parlé d’accompagnement au changement. Ce discours est maintenant une réalité, une obligation. Plus aucun projet ne se fait sans cette dimension de suivi et de conseil. Les ressources humaines sont plus présentes que jamais. Là se trouve la valeur ajoutée de notre métier : collaboration, communication et pédagogie auprès des collaborateurs et des managers.
Concernant l’immobilier pur, la problématique des utilisateurs se résume en une interrogation : comment va-t-on travailler dans quatre ans ? L’évolution technologique fulgurante offre des possibilités de nomadisme aux collaborateurs (tablettes, smartphone,…), qui pousse les entreprises à se poser de nombreuses questions. L’un de nos clients se demande s’il sera bien nécessaire de conserver des salles de réunion à l’avenir.
De nombreuses entreprises sont en mutation par rapport à ces thèmes que sont la communication et le nomadisme. La plupart sont en espace ouvert, dans des situations optimisées mais continuent leur réflexion. En effet, les relations de chacun avec l’entreprise vont changer la donne car les clients nous font remarquer que les conditions de travail (environnement, aménagement, emplacement) pèsent beaucoup dans le choix de l’entreprise.
Décideurs. Quel regard portez-vous sur votre métier d’aménageur et le phénomène d’optimisation de l’espace dans les entreprises ?
Gérard Pinot. Il s’agit d’un phénomène général. Pour les entreprises publiques et les administrations le déclencheur a été la Révision générale des politiques publiques (RGPP) en 2007. Elle a impulsé la dynamique d’optimisation du patrimoine immobilier tertiaire public. Mais ce n’est encore que le début. Si les sites parisiens commencent à en prendre la mesure, en province, il faudra surement plus de temps. Il y a des schémas directeurs qui ont été définis mais ils ne sont pas encore mis en œuvre. Côté privé, il y a un phénomène permanent de concentration qui suit la logique des campus. Cette tendance lourde, apparue il y a environ quatre ans, s’accélère et les grands groupes sont de plus en plus nombreux à se regrouper sur des sites d’envergure ce qui facilite leur restructuration. C’est un passage obligé de la recherche d’optimisation. Bien souvent, le principe est le même : l’entreprise installe son siège dans des locaux au centre de Paris et réunit ses activités sur son campus en banlieue parisienne. C’est le cas de Sanofi par exemple.
Décideurs. La crise a-t-elle accélérée ce phénomène ?
G. P. Je pense que ce phénomène est plus tendanciel que directement lié à crise. En effet, l’optimisation des surfaces est un mouvement de fond relatif à la recherche de flexibilité, inscrit dans une démarche de réorganisation permanente. Les grands groupes cherchent ainsi à se mettre aux normes internationales en ce qui concerne l’organisation de l’espace, et à s’aligner sur une logique immobilière similaire sur l’ensemble de leur parc d’activité en France et à l’étranger. Bien entendu, les coûts de l’immobilier ont également un impact sur le phénomène mais n’en sont, selon moi, pas la cause première. De plus, nous sommes à l’aube d’une rupture générationnelle : nombreux départs à la retraite, arrivée d’une population plus jeune et accélération technologique.
Décideurs. Cette tendance représente plutôt une bonne nouvelle pour vous…
G. P. Tout à fait. Ajoutons à cela une nouvelle tendance qui nous sert : il y a deux ou trois ans, les partenaires sociaux se sont invités dans les projets immobiliers. Ils ont commencé à demander des audits et des avis d’experts. Ca ne ralentit pas les projets mais cela reflète l’évolution de la société dans laquelle les salariés sont de plus en plus impliqués. Cela complexifie un peu notre travail car nous devons produire plus de travail d’interfaces (présentation des projets aux partenaires sociaux, au CHSCT,…).
Décideurs. Comment le conseil en aménagement/conseil en organisation doit-il se positionner face aux nouveaux défis des entreprises ?
G. P. Pendant des années, on a parlé d’accompagnement au changement. Ce discours est maintenant une réalité, une obligation. Plus aucun projet ne se fait sans cette dimension de suivi et de conseil. Les ressources humaines sont plus présentes que jamais. Là se trouve la valeur ajoutée de notre métier : collaboration, communication et pédagogie auprès des collaborateurs et des managers.
Concernant l’immobilier pur, la problématique des utilisateurs se résume en une interrogation : comment va-t-on travailler dans quatre ans ? L’évolution technologique fulgurante offre des possibilités de nomadisme aux collaborateurs (tablettes, smartphone,…), qui pousse les entreprises à se poser de nombreuses questions. L’un de nos clients se demande s’il sera bien nécessaire de conserver des salles de réunion à l’avenir.
De nombreuses entreprises sont en mutation par rapport à ces thèmes que sont la communication et le nomadisme. La plupart sont en espace ouvert, dans des situations optimisées mais continuent leur réflexion. En effet, les relations de chacun avec l’entreprise vont changer la donne car les clients nous font remarquer que les conditions de travail (environnement, aménagement, emplacement) pèsent beaucoup dans le choix de l’entreprise.