Jacques Jonathan Nyemb (Cabinet Nyemb, ABLC): « En Afrique, valeurs et vision peuvent se résumer en un mot: “Ubuntu”»

Décideurs. Présentez-vous en quelques mots.

Jacques-Jonathan Nyemb. Camerounais, je suis un avocat d’affaires engagé, ouvert sur le monde et passionné d’innovation.

Décideurs. Vous êtes cofondateur de l’ABLC, quelle vision a présidé à la création du Club?

J.-J. N. Dès mes premières expériences professionnelles, j’ai été porté par l’ambition que le droit, souvent perçu comme un frein, devait se transformer en accélérateur de développement pour l’Afrique. Avec Cédric, nous avons alors décidé de créer une plate-forme rassemblant de jeunes professionnels autour de cette ambition. De dîners débats en conférences, séminaires de formation etpublications, et grâce également à l’action décisive de Marilia Mayaki, le Club s’est imposé ces dernières années comme l’un des catalyseurs de cette transformation que nous appelons tous de nos vœux en Afrique.

Décideurs. Vous venez juste de retourner en Afrique afin d’y exercer, quels rêves nourrissez-vous?

J.-J. N. Réinventer la profession d’avocat. Le phénomène mondial de désintermédiation financière de l’économie ainsi que la faible présence de banques d’affaires sur le continent africain offrent aux avocats une opportunité unique: devenir de véritables « partenaires » des gouvernements et entrepreneurs africains. Le défi à relever? Créer des cabinets d’avocats panafricains servant d’incubateurs à une nouvelle génération de juristes et contribuant à replacer le droit au cœur du développement et de l’innovation en Afrique. Je m’y attellerai donc avec d’autres…

Décideurs. Pensez-vous qu’il existe une forme de leadership africain?

J.-J. N. Un leadership se reconnaît par ses valeurs et sa vision. En Afrique, valeurs et vision peuvent se résumer en un mot: « Ubuntu ». Philosophie humaniste africaine ayant fortement inspiré des leaders tels que Nelson Mandela, elle prône les valeurs du dialogue, de la solidarité, de la dignité et du partage. Toute démarche de leadership s’en réclamant est à la fois inclusive, collaborative et consensuelle.

Décideurs. Quel message souhaitez-vous adresser à la jeunesse africaine?

J.-J. N. De par son grand nombre, la jeunesse africaine représente pour beaucoup au mieux un réservoir mondial de consommateurs et au pire une bombe à retardement au niveau social. Toutefois, par sa capacité d’engagement et d’innovation, elle pourrait demain être le feu d’artifice de l’Afrique et la force capable de réinventer l’avenir de notre monde. Mon message: engageons-nous et innovons!

E.S.