Livres, nos indispensables de l’été

Les dernières bulles d’Esther

En 2014, Riad Sattouf s’est lancé dans un défi fou : décrire le quotidien d’Esther, petite Parisienne de 10 ans et l’accompagner jusqu’à l’obtention de son bac. Comme prévu, les Histoires de mes 18 ans sont donc le dernier album. Avant de nous quitter, Esther nous laisse l’accompagner dans son lycée, son appartement familial situé dans le 17e arrondissement. On profite une dernière fois de personnages attachants qui font presque partie de la famille. Le père, toujours coach sportif, a beau avoir les tempes qui grisonnent, il ne change pas. Antoine le grand frère entre dans la vie active, Gaëtan le plus petit est désormais garçonnet. Esther commence à aller en boîte de nuit, découvre les joies de Parcoursup, s’intéresse à la politique.

Comme d’habitude, Riad Sattouf réussit à rendre poétique un "quotidien normal" et à se mettre dans la peau d’une ado d’aujourd’hui en maîtrisant à la perfection les codes culturels et sociaux en vigueur. Désormais, les "Sattoufologues" sont orphelins puisque les trois séries emblématiques sont terminées. Qui succédera à Esther, L’Arabe du futur et Pascal Brutal ?

Les cahiers d’Esther, Histoires de mes 18 ans, de Riad Sattouf, Allary Editions, 54 pages, 17.90 euros

L’Antiquité pour tous

Virginie Girod s’inscrit dans la lignée d’une tradition française, celle de l’historien appréciant par-dessus tout partager sa passion avec le plus grand nombre. Le public la connaît grâce à son émission « Au cœur de l’Histoire » sur Europe 1. Mais ses ouvrages valent le détour. Dans le dernier en date, cette docteure en Histoire spécialiste du monde romain dresse le portrait de douze personnalités au destin éblouissant.

D’une plume alerte et vive qui prend ses distances avec le style universitaire parfois pompeux et jargonnant, elle nous fait découvrir ou redécouvrir des "célébrités" comme Cléopâtre, Ramsès II, Socrate ainsi que des figures dont les noms nous sont familiers mais le parcours moins connu. C’est le cas d’Artémise, de Spartacus, de Julia Domna ou encore de Théodora.

Au cœur de l’histoire antique, Virginie Girod, Perrin, 259 pages, 19,90 euros

Purgatoire

Adam et Cally forment un couple complémentaire ou opposé selon le prisme que l’on adopte. Elle, Suédoise d’origine, travailleuse acharnée dans une banque et mère divorcée, est venue habiter à Paris il y a plusieurs années espérant que la légèreté des Français déteindrait sur elle. Lui, joueur de poker professionnel, incarne cette désinvolture. Alors que leurs chemins auraient pu se séparer, Adam est victime d’un grave infarctus. Tous les jours, Cally se tient auprès de lui à l’hôpital. Commence un long monologue intérieur partagé parfois avec l’être aimé dans lequel les émotions se succèdent. Rapport à la vie, à la mort, au mensonge, au travail, aux autres… Un moment à part dans l’existence de l’héroïne, où celle-ci prend enfin le temps de poser un regard nouveau sur son existence.

Cinq jours, cinq nuits, de Carin Fouganthine, Éditions Thot, 146 pages, 45 euros

Décoder l’implicite

Dans la culture coréenne, l’harmonie sociale est essentielle et la communauté l’emporte sur l’individualité. Pour tendre vers cet idéal, une qualité est très estimée au pays du Matin calme: le nunchi. Il s’agit d’une "manière non verbale et intuitive de communiquer, expliquent dans leur livre consacré à cet art Jimin Lee et Déborah Romain-Delacour. Pour l’exprimer de manière plus poétique, (le nunchi) est le pouvoir d’accéder à ce que l’autre vous raconte sans parole."

Les auteurs fournissent des explications pour bien appréhender ce qu’est cette compétence socio-émotionnelle proche de l’empathie et la développer. Elles proposent également des exercices simples et concrets qui rendent son appréhension accessible. Ce savoir-faire, qui ne doit pas être utilisé à des fins de manipulation, peut être précieux aussi bien au travail, que dans la sphère familiale ou amicale. Alors, ne nous privons pas de conseils supplémentaires !

Nunchi, connectez-vous aux autres, de Jimin Lee et Déborah Romain-Delacour, Éditions Eyrolles, 224 pages, 17 euros

Olivia Vignaud et Lucas Jakubowicz