La maison Duvivier sort du cadre
C’est un tournant pour la maison Duvivier dont l’histoire commence au sortir de la guerre, quand Édouard Duvivier crée son atelier de dorure et d’encadrement qui sera repris par son fils Robert au début des années 1960. C’est aujourd’hui Valérie, petite-fille du fondateur, qui a repris l’affaire, entre tradition et modernité.
Maison familiale
De l’héritage familial, elle garde un savoir-faire d’excellence en dorure et en encadrement, notamment en matière de copie cadres anciens. « Je perpétue une technique transmise de génération en génération », explique-t-elle avec passion en désignant d’un mouvement circulaire les cadres de tout style et de toute époque qui habillent les murs de sa boutique. D’ailleurs, la maison propose également ses services en matière de nettoyage de gravures et de restauration de tableaux. Une palette d’activité qui séduit une clientèle variée. « Nous travaillons beaucoup pour les particuliers. Certaines familles faisaient travailler mon grand-père et je continue à les servir aujourd’hui », s’amuse l’hôtesse des lieux. Mais la boutique collabore également avec de grands hôtels comme Le Bristol ou Le Crillon, de grands groupes ou, plus ponctuellement, certains musées. « Le marché de l’encadrement est bousculé par l’émergence de la technique de la résine qui casse les prix. De plus, les habitudes des clients évoluent : beaucoup n’hésitent pas à exposer des œuvres dans leur jus, sans les restaurer ni réparer leur cadre. », explique Valérie Duvivier.
Nouveau souffle
Forte de ce constat, la jeune femme s’adapte en développant une gamme de cadres plus modernes pour s’adapter au marché du tableau contemporain. Surtout, elle décide de faire profiter à tous de ses talents d’artiste grâce à sa collection de miroirs uniques. « Mes miroirs sont une vraie passion exercée depuis toujours », confie-t-elle. Les modèles présentés dans la pièce adjacente à la boutique sont saisissants. Ils convoquent tous l’or et le noir. « Ce sont deux valeurs que j’adore associer, détaille cette passionnée d’Art Déco et du style Second Empire. Utilisé seul, le doré a une connotation classique et c’est la seule valeur qui puisse tenir tête au noir. » Cette activité prend un essor tel que Valérie Duvivier, qui crée sous le statut d’artiste auto-entrepreneuse, dispose désormais d’une cote sur le marché de l’art (1 500 euros le 10 figure) après son passage dans les salles de ventes. Pour parvenir à réaliser ses projets, celle qui se définit comme une « artiste doreuse ornemaniste », a mis au point une technique inédite. Afin de pallier l’absence de bois suffisamment souple pour satisfaire ses envies, elle a créé un matériau à base de textile et de résine à l’eau baptisé Tassoflex. Les possibilités ornementales s’en trouvent décuplées, comme en témoigne l’œuvre intitulée Des îles et des ailes (photo). La première exposition de l’artiste est annoncée pour novembre à la galerie de Neuilly.