Le Conseil national des barreaux a inauguré en cette fin d’année la Maison de l’avocat en exil. Raccord avec l’actualité, notamment celle de l’avocate tunisienne Sonia Dahmani condamnée le 24 octobre à deux ans de prison dans son pays, ce projet a pour ambition de donner le champ libre aux avocats opprimés pour exercer leur métier.

La Maison de l’avocat en exil. Son nom presque poétique n’élude pas le contexte qui a poussé le Conseil national des barreaux à mettre en place cette bulle pour les avocats persécutés par des États répressifs. Le CNB a constaté une augmentation du nombre d'avocats réfugiés venant de pays en crise où l’exercice de la profession d’avocat est rendu quasiment impossible. “Nous pouvons, parfois, avoir un sentiment d’impuissance face à la répression des régimes autoritaires. Pourtant, notre mobilisation est essentielle pour tous nos consœurs et confrères menacés,” indique Julie Couturier, présidente du CNB, selon qui la Maison de l’avocat en exil constitue “une réponse concrète et un symbole fort de notre engagement”. Le CNB insiste sur le caractère strictement apolitique de la Maison de l’avocat en exil. Avec, le CNB veut œuvrer à la défense des droits humains et la protection des avocats à travers le monde, souligne Marie-Aimée Peyron, présidente de la commission Affaires européennes et internationales, qui précise aussi que les avocats doivent pouvoir continuer à jouer leur “rôle de vigie des libertés”.

La structure fournira aux avocats réfugiés, qu’ils s’installent en France ou en Europe, des moyens matériels, logistiques et juridiques pour poursuivre leur engagement. Cela se traduit par une aide administrative : une assistance à la rédaction des statuts associatifs pour avoir une existence juridique, la mise à disposition d’une adresse administrative, d’un bureau et de salles pour organiser des événements occasionnels (“sous réserve de disponibilité”), un soutien pour se faire reconnaître comme représentants de la société civile de leur pays auprès des instances internationales, ou encore une assistance technique pour créer un site internet. Cerise sur le gâteau : un fonds de dotation du CNB pourra être mobilisé pour un coup de pouce financier. 

La marraine du dispositif Isabelle Rome, ancienne ministre française déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, a qualifié la Maison de l'avocat en exil d’initiative “unique au monde”.

Anne-Laure Blouin

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