Les jeunes avocats bénéficient désormais d’un avocat référent chargé de les accompagner durant les deux premières années de leur carrière. Parmi les robes noires, la mesure divise.

C’est officiel, les jeunes avocats bénéficieront désormais d’un avocat référent, chargé de les guider lors de leurs deux premières années d’exercice, comme l’indique la décision du 11 octobre 2024 portant modification du règlement intérieur national de la profession d'avocat, décision qui entérine l’avant-projet du CNB en date du 14 juin 2024.

Désigné par le Conseil de l’Ordre du barreau auquel appartient le jeune praticien, le référent doit avoir exercé pendant au moins deux années et ne doit pas œuvrer au sein du même cabinet précise le texte. Pas question non plus pour le mentor désigné de se mêler des modalités et du contenu du contrat de collaboration de l’avocat parrainé, pas plus que des missions juridiques qui lui sont confiées.

Le rôle du référent se limite à accompagner l’avocat débutant “pour parfaire la formation pratique et l’aider dans son parcours professionnel conformément aux principes essentiels de la profession”.

Si certaines robes noires saluent la mesure, d’autres sont plus mitigées. “Je suis partagé sur cette mesure qui traite plus à mon sens de la conséquence que de la cause du dévoiement du contrat de collaboration ; et d'une formation pratique approximative au sein des EDA”, commente Martial Pernet, avocat et arbitre. “Mais avoir un œil extérieur sur ces conditions de travail en début d'exercice sera sûrement appréciable pour beaucoup”, concède l’avocat, qui se demande toutefois si le rôle attribué à un référent n’était pas à l’origine “celui de l'associé dans le cadre d'un contrat de collaboration.

D’autres soulignent que l’avocat référent n’est rien d’autre que la recrudescence de l’ancien modèle de la formation initiale des avocats, modifié par une loi du 11 février 2004. L’ancienne législation prévoyait un stage d’une durée de deux ans après l’obtention du certificat d’aptitude à la profession d’avocat, le maître de stage occupant ainsi la fonction du nouveau référant, comme le souligne Éric Ader, avocat au barreau de Paris et membre du Conseil de l’Ordre : “Le stage de deux ans a été supprimé, on le remet sous une autre forme quinze ans après… Mais rien ne change du côté de la formation des élèves avocats…”

Si le dispositif ne fait pas l’unanimité, un point fait consensus : la nécessaire refonte de la formation des avocats, comme le soulignait déjà le professeur des universités, Cyril Wolmark en 2022 : “À dire vrai, passer d’un stage de deux ans de pratique professionnelle en cabinet à un stage de six mois ne pouvait que retentir sur la formation pratique des jeunes avocats. Il convient donc de retrouver l’esprit de compagnonnage qui a toujours animé la profession.”

Rendez-vous dans deux ans pour un premier bilan.

 Lire aussi  Louis Degos et Carine Denoit-Benteux élus bâtonnier et vice-bâtonnière du barreau de Paris

Ilona Petit 

Prochains rendez-vous

02 octobre 2024
Sommet du Droit en Entreprise
La rencontre des juristes d'entreprise
DÉJEUNER ● CONFÉRENCES ● DÎNER ● REMISE DE PRIX

Voir le site »

02 octobre 2024
Rencontres du Droit Social
Le rendez-vous des acteurs du Droit social
CONFÉRENCES ● DÉJEUNER  

Voir le site »

GUIDE ET CLASSEMENTS

> Guide 2024