À l’initiative de l’associée Valérie Lafarge-Sarkozy, le cabinet Advant Altana abrite pour la deuxième année le travail de la photographe Floriane de Lassée. Sa série "How Much Can You Carry ?" aborde avec esthétisme le poids de la vie des femmes et des hommes aux quatre coins du monde.

Dans l’intimité des couloirs du cabinet Advant Altana se cache une partie des clichés de la photographe Floriane de Lassée. “J’ai connu Floriane il y a quinze ans. J’ai suivi son travail que j’aime beaucoup”, explique Valérie Lafarge-Sarkozy, l’avocate associée à l’origine de l’exposition, qui n’a pas manqué les éditions de la biennale Photoclimat, fondée par Floriane de Lassée et son mari, Nicolas Henry. Ni les photos de la série “3919” qui reconstituaient des scènes de violences physiques et morales vécues par des femmes ayant composé le numéro d’écoute. Le cabinet a fini par proposer à l’association Photoclimat d’exposer tous les ans l’un de ses artistes.

Ce projet artistique s’inscrit dans le cadre d’Advant Altana for Women – CulturElles. Créé en 2021, ce programme est parti du constat que les femmes, souvent accaparées par leurs obligations et leur charge mentale, étaient les grandes absentes des manifestations, notamment culturelles. Des occasions manquées d'étendre leur réseau. “J’ai voulu créer un programme où l’on mélange les professions et les générations, qui soit un moment de détente – et pas un séminaire – axé sur la culture. La culture est universelle, à l’image du sport. Tout le monde peut s’y retrouver”, explique Valérie Lafarge-Sarkozy. Musée, film – en 2022, c’était la soirée de l’avant-première exclusive de Simone le voyage du siècle avec l’équipe du film –, vernissage, lieu emblématique – comme de l’Hôtel de la Marine tout juste rénové, en 2024… Le tout ponctué par un cocktail. Advant Altana for Women réunit des femmes, et parmi elles, des dirigeantes, des sportives, des artistes telles que Floriane de Lassée. Diplômée de l'École d'art graphique Penninghen de Paris, et de l'International Center of Photography de New York, cette parisienne a exposé aux quatre coins du globe, de la capitale française à New York en passant par Fès, Phnom Penh, Pékin, Katmandou... Son travail porte sur “la place de la femme dans les grandes thématiques de société : solitude urbaine, procréation, inégalités professionnelles, violences conjugales, personnalités inspirantes…”.

Charpoy à bout de bras

“J’ai l’impression de faire partie des murs”, s’amuse la photographe, dont les clichés restent longtemps suspendus dans les couloirs du cabinet. J’ai beaucoup voyagé et je suis allée dans beaucoup de pays où les gens sont empêchés de parler. Pour trouver le courage de faire quelque chose qui va à contre-courant, je pense à tous ces gens.” Dernière chose “osée” en date : partir faire le tour du monde avec ses deux enfants en leur annonçant le projet avec son mari deux mois avant seulement. La planète, elle l’a parcourue plusieurs fois, de l’Afrique au Japon en passant par la Mongolie, le Vietnam… Elle en a tiré une série de photographies prises entre 2012 et 2021 et qui portent un double message : celui évident, du poids des activités quotidiennes de ses sujets, représentés par les objets qu’ils portent. Et celui, moins visible derrière la scénographie parfois amusante et toujours esthétique : le poids de la vie. Une vieille dame porte son lit indien, son charpoy, à bout de bras, un large sourire sur son visage gravé par le temps, une petite fille interroge de son regard la pertinence de la scène qu’elle a accepté de jouer, un Corse porte le poids de sa lignée de charpentiers de marine dont il semble être le point final à une époque où les bateaux sont faits de carbone et non plus en bois. Le bois, la photographe de 47 ans l’utilise comme médium – le support de ses photos – assorti d’un cadre de métal. Métal et bois captent les effets du temps, ce qui rend ses photos plus vivantes encore.

Nul besoin de choquer pour interpeller

Ses clichés apportent un quelque chose au cabinet récemment rénové sous la direction de Valérie Lafarge-Sarkozy  – la galerie de verre qui tient lieu de vestibule a été conçue spécialement pour accueillir une colonie de nuages tombés du ciel, peu importe le temps qu’il fait dehors. Valérie Lafarge-Sarkozy et Floriane de Lassée partagent l’avis qu’il fallait accrocher aux murs du beau, et qu’on peut porter un message avec du beau. Nul besoin de choquer pour interpeller. C’est ce qui a plu à l’avocate dans le travail de l’artiste. La série “How much can you carry” incarne une réalité pesante avec grâce. Celle de la place dans la fratrie, celle de la tradition japonaise qui efface l’individu, celle de la disparition d’un savoir-faire en Corse, ou celle, au contraire, de la lutte pour préserver un artisanat local – c’est le cliché de ces femmes thaï du Nord du Laos qui élèvent leur réalisation dans les airs, avec en fond les hauteurs de l’Asie. Valérie Lafarge-Sarkozy  admet s’être peut-être rendu compte trop tard, “vers 40 ans” que si la situation des femmes s’était améliorée à certains endroits du globe, elle empirait toujours quelque part ailleurs. “J’ai toujours eu la chance de ne pas évoluer dans un monde hostile aux femmes, et c’est ma place de privilégiée qui m’a fait ouvrir les yeux.” Un statut qui confère à cette femme attachée à la culture la responsabilité de promouvoir le travail des artistes.

Anne-Laure Blouin

 

 

 

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