Le 13 mai dernier, le médiateur des relations commerciales agricoles Thierry Dahan a publié le bilan de l’Observatoire des négociations commerciales annuelles pour 2024. Alors que les industriels demandaient une hausse des tarifs de 4,5 %, les négociations ont abouti à une hausse moyenne des prix inférieure à 1 %.

 Comme chaque année, les industriels et leurs clients distributeurs ont débattu des conditions de vente des produits vendus dans les supermarchés (marques nationales, produits non livrés en vrac, une partie du rayon boulangerie-viennoiserie, hors viandes fraîches non emballées par le fournisseur, hors poissons…). Le résultat des discussions a été publié par Thierry Dahan, médiateur des relations commerciales agricoles. “Des résultats mitigés pour les différents acteurs de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution”, analyse le cabinet spécialisé en droit économique, Vogel & Vogel. Thierry Dahan admet que de l’avis général, les négociations annuelles sont toujours aussi difficiles”.

Décalage préoccupant

Les industriels, notamment représentés par l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), la Feef (Fédération des entreprises et entrepreneurs de France), l’Ilec (l’Institut de liaison des entreprises de communication) et la Coopération agricole, réclamaient dans leurs conditions générales de vente une hausse de prix moyenne de 4,5 % avec une répartition allant de +3 % à +5,7 % en fonction du type de produit. Ils ont obtenu à l’issue des négociations une hausse moyenne inférieure à 1 %. “Un décalage préoccupant”, soulignent la FNSEA et les jeunes agriculteurs dans leur communiqué de presse. En 2023, les industriels avaient sollicité une hausse de 14 % des prix de vente dans leurs contrats et avaient finalement obtenu une augmentation de 9 %. Le président de l’Ania, Jean-Philippe André, y voit une mauvaise nouvelle pour la gestion des entreprises et anticipe des difficultés pour préserver les marges.

Consommateurs préservés, mais agriculteurs lésés

Autre source d’inquiétude pour les acteurs du secteur agricole : la sanctuarisation de la matière première agricole (MPA). Les résultats de l’observatoire indiquent que “pour certaines familles de produits, et à la différence de ce qui avait été constaté pour les négociations 2022 et 2023, la hausse moyenne de MPA déclarée par les industriels n’a pas été couverte par la hausse du prix 3 net [prix réellement payé par le distributeur, après certaines des remises et ristournes négociées, ndlr].Cette incertitude pèse sur la durabilité de l’agriculture, selon La FNSEA qui réclame que “la formation des prix de la MPA soit établie principalement à partir des indicateurs des coûts de production interprofessionnels, qui doivent être les seuls indicateurs de référence”. Pour le syndicat, les difficultés persistantes dans l’application des lois Egalim menacent le revenu des agriculteurs.

Côté distributeurs, on se réjouit de la faible augmentation des prix, bienvenue dans le contexte inflationniste et d’érosion du pouvoir d’achat des consommateurs français.  

Le cabinet Vogel & Vogel, qui commente les résultats des négociations, prédit de l’incertitude pour les prochaines négociations. “Les acteurs de l’industrie agroalimentaire doivent désormais naviguer dans un contexte économique tendu, marqué par une inflation persistante et des coûts de production en hausse.” Pour lui, le bilan de 2024 met en exergue des défis complexes pour les acteurs français de la chaîne alimentaire.

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