Ce mercredi 13 mars 2024, la Commission de l’IA a remis son rapport au président de la République. Il porte 25 recommandations aux pouvoirs publics pour faire de la France un acteur clé du marché de l’IA.

 Alors que l’IA Act vient d’être adopté par les eurodéputés, la France réaffirme son intention de se positionner comme leader dans le domaine de l’intelligence artificielle. La Commission de l’intelligence artificielle, co-présidée par Anne Bouverot, également présidente du conseil d’administration de l’ENS, et Philippe Aghion, économiste spécialisé de l’IA, a remis au président de la République un rapport contenant 25 recommandations pour faire de la France un “acteur majeur de la révolution technologique de l’intelligence artificielle”.

Appropriation collective

Ce rapport, intitulé “IA : notre ambition pour la France, s’inscrit dans la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle lancée par le gouvernement en 2018. Depuis, l’Hexagone a investi près de 1,5 milliard d’euros dans le renforcement des capacités de recherche, et il s’emploie à former et attirer les meilleurs talents en IA.” Le document se décline en sept recommandations prioritaires. Parmi elles, la sensibilisation à l’IA des citoyens à l’aide de débats publics et de plans de formation. L’objectif ? Que les Français s’approprient l’IA. “Le renouveau du dialogue social devrait constituer la pierre angulaire du recours à l’IA. À l’échelle nationale comme à l’échelle de l’entreprise, il est nécessaire de construire les usages de l’IA selon une démarche partenariale, martèle le rapport.

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Sans surprise, l’accès aux données personnelles est concerné. La Commission prône la “suppression de certaines procédures d’autorisation préalable d’accès aux données de santé et réduction des délais de réponse” et dans la culture, la “mise en place de l’infrastructure technique favorisant l’entraînement des modèles d’IA dans le respect des droits de propriété intellectuelle”. De quoi nourrir l’IA avec les chefs-d’œuvre de la littérature.

Fonds de 10 milliards d’euros

Autre enjeu majeur : l’investissement dans la recherche. La Commission conseille l’application du principe d’une “exception IA dans la recherche publique. Comprendre : pour que la recherche soit fructueuse et permette à la France de devenir un leader sur le marché de l’IA, les moyens attribués doivent être doublés et les contraintes amoindries. Plus encore, elle préconise de réorienter l’épargne vers l’innovation avec la dotation d’un fonds à hauteur de 10 milliards d’euros pour financer le nouvel écosystème d’IA et la transformation de l’économie française qu’il implique. Pour faire de la France un grand pays de l’IA, la France doit devenir “un pôle majeur de la puissance de calcul . Puissance de calcul qui permet notamment aux logiciels d’accumuler des données, la nourriture des programmes d’intelligence artificielle. 

Sur le plan international, on envisage la création d’une organisation mondiale de l’IA et d’un Fonds international pour l’IA “au service de l’intérêt général et pour la gestion des systèmes d’IA. Les pays en voie de développement ne sont pas oubliés : un mécanisme de solidarité est prévu pour eux.

Maîtrise de l’avenir

Au total, ce sont 5 milliards d’euros par an qui devront être déboursés pour appliquer le plan prévu par la Commission, et ce, pendant cinq ans. Un investissement “significatif”, mais “accessible d’après le rapport. “Le plan IA que nous proposons représenterait 0,3 % des dépenses publiques totales. Le coût de l’inaction serait, à l’inverse, très élevé. Nous renoncerions à des gains économiques et sociaux importants, et risquerions un déclassement historique, argumente la Commission.

Le rapport répond aux inquiétudes qui accompagnent les progrès de l’IA : “Elle ne doit susciter ni excès de pessimisme ni excès d’optimisme : nous n’anticipons ni chômage de masse ni accélération automatique de la croissance.” En revanche, il n’hésite pas à livrer les enjeux : “Alors que les États-Unis et la Chine ont fait de la maîtrise de l’IA l’un des piliers de leur stratégie de puissance, nous devons relever le défi de l’IA, faute de quoi nous n’aurons pas la maîtrise de notre avenir.

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Ilona Petit 

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