Présidente du directoire et associée du cabinet LPA-CGR avocats, Sidonie Fraîche-Dupeyrat intervient aux côtés des investisseurs, promoteurs, compagnies d’assurance, industriels et exploitants, tant en conseil qu’en contentieux, dans les opérations d’investissement, de promotion et de valorisation des actifs résidentiels et industriels.
Sidonie Fraîche-Dupeyrat, loyale mais libre
À la question "pourquoi le droit ?", Sidonie Fraîche-Dupeyrat évoque un terrain familial vierge, sans juriste, et une volonté de tracer sa voie sans référence. Après une formation intense en classes préparatoires à l’ENS Cachan, elle rejoint la faculté de Nanterre qu'elle conclut par un DEA en droit privé avec comme ambition initiale de devenir magistrate. À la fin de son parcours universitaire, le désir d’entrer dans la vie active lui fait passer le concours d’avocat "un peu par hasard, par facilité et sans conviction profonde".
Annonce immobilière
Étudiante en DEA, elle répond à une offre de stage pour Lefevre Pelletier & Associés. La rencontre avec Philippe Pelletier constitue un déclic. Après six mois de stage en droit de l’immobilier, la jeune civiliste est recrutée par le cabinet, poursuit sa collaboration avec l’avocat et enrichit sa pratique originelle du droit de la famille. Elle y apprend la relation compliquée au particulier, le sentiment d’être parfois "plus psychologue qu’avocate". Si Sidonie Fraîche-Dupeyrat s’interdit de parler de coup de foudre, elle privilégie "la pierre au cœur". L’immobilier lui offre des perspectives différentes. L’aspect "défrichage", la place qu’il octroie à l’innovation et à la création, la grande variété de sujets, la profondeur des marchés, la relation client l’enjoignent à poursuivre dans cette voie bien qu’elle admette "ne pas se l’être formulé aussi clairement à l’époque".
Formation accélérée
De son parcours, elle retient un dossier marquant impliquant cinq ans de procédures, trente instances judiciaires et des sanctions disciplinaires lourdes dans un contentieux avec un notaire "peu orthodoxe". Un apprentissage éclair des différentes composantes de son métier. Plus tard, elle opère un plongeon dans la dimension financière de l’immobilier, accompagnant des mastodontes tels qu’Axa Reim, Accor, Groupama Immobilier, Allianz ou La Française Rem, notamment dans des opérations d’externalisation. Du fait d’une formation très civiliste et de la crise immobilière, Sidonie Fraîche-Dupeyrat aspire à comprendre en profondeur les besoins du secteur, préférant au "jargonnage" judiciaire la traduction juridique des problématiques clients, et obtient un master de management immobilier à l’Essec. Elle passe associée en 2014, deux ans avant la fusion entre LPA et CGR. Sa loyauté au cabinet elle ne la doit pas à une forme d’évidence mais à l’évolution permanente qu’elle expérimente et qui l’invite à "ne pas chercher ailleurs ce qui évolue ici". Sa fidélité à l’immobilier, elle la nourrit de ses évolutions. Elle fait d’ailleurs sienne une citation de son professeur de marketing de master, déclarant que "l’avenir de l’immobilier c’est le service". Une conviction vérifiée par les faits, depuis cinq ans, dans le résidentiel comme le tertiaire qui voient "l’usage prendre le pas sur la propriété".
Casquettes variées
Agacée par la sempiternelle sommation qui consiste à choisir entre carrière et famille, cette mère de deux enfants déclare : "Ce qui compte c’est l’intensité, pas le temps." Disciplinée, elle conjugue réussite professionnelle et éducation, responsabilités juridiques parisiennes et retour aux sources périgourdines, sa région d’adoption, dont elle apprécie l’authenticité, les paysages, la culture et la diversité. Impliquée dans l’immobilier, elle a ajouté à ses différentes casquettes celle d’enseignante à l’Essec et à l’université Paris 2 Panthéon-Assas, et de co-auteur d’un ouvrage consacré aux baux d’habitation. Investie dans ses fonctions de présidente du directoire et définitivement amoureuse de son métier d’avocate, elle ambitionne de poursuivre la transformation de LPA-CGR avocats, estimant qu’il y a encore beaucoup à faire pour "faire entrer le métier d’avocat dans le troisième millénaire". Un travail qu’elle n’envisage pas sans innovations.
Alban Castres