C’est un pôle pas comme les autres qu’Yves Claisse et Marianne Lahana lancent au sein de Centaure Avocats. Centaure Santé proposera des prestations juridiques, mais pas seulement : le pôle a été pensé comme un agrégateur de contenus et un soutien à l’innovation scientifique, et ce, pour nourrir la recherche académique.

C’est une “fusée à trois étages” qu’ont voulu bâtir Yves Claisse et Marianne Lahana avec Centaure Santé. Pour le cabinet Centaure Avocats, dont Yves Claisse est l’un des associés fondateurs, ce nouveau pôle est aussi le tout premier consacré à un secteur spécifique, celui de la santé et du médico-social. Sans perdre “l’unicité de l’entreprise, tous deux voulaient faire vivre des priorités, développer des innovations”, et structurer les services déjà rendus, mais de façon éparpillée, à un secteur bien connu du cabinet : “Nous ressentons le besoin de nos clients de pouvoir bénéficier d’une offre globale pour relever les défis actuels et futurs”, explique Yves Claisse. Lui et Marianne Lahana, directrice du pôle, ont occupé des fonctions opérationnelles chez les acteurs du secteur, qu’ils connaissent donc de l’intérieur. 

“Secteur en pleine ébullition”

Leur rencontre et leur vision de Centaure ont donné naissance à un pôle d’un genre nouveau, qui ne s’articule pas seulement autour de la prestation juridique. Cette dernière occupe le premier étage de la fusée, avec une logique transverse. “Il n’est plus question de raisonner par matière, ni même de façon exclusivement juridique ou de ne s'intéressant au droit tel qu'il est et pas tel qu'il devrait être”, développe Yves Claisse. Le cabinet travaille parfois pour le cœur de métier des établissements, en cybersécurité ou en droit de la donnée de santé, mais aussi pour tout ce qui gravite autour, notamment le droit des personnels. Et souhaite élargir sa clientèle : “Nous sommes traditionnellement au service d’institutions, qu’il s’agisse d’hôpitaux, d'ARS ou de gestionnaires d'ESMS. Nous souhaitons aussi nous déployer auprès des professionnels de la santé, donc de la médecine de ville, des pharmaciens, des syndicats, des associations d'usagers, des fédérations et des agences régionales de santé.”

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À l’étage supérieur, Centaure Santé s’attachera à accompagner les innovations. “C’est un secteur en pleine ébullition où règne la science, souligne Yves Claisse. Nous souhaitons accompagner tous les acteurs en nous positionnant nous-mêmes comme des acteurs.” Avec cette deuxième marche, Centaure Santé va “au-delà du métier de l’avocat”. Yves Claisse et Marianne Lahana essaient d’être “les juristes invités à la table de la recherche scientifique, de provoquer des rencontres entre des acteurs qui pourraient avoir une idée commune, y compris expérimentale”. C’est un travail main dans la main avec des chercheurs, des professionnels du secteur. Les avocats accompagnent deux associations qui travaillent sur les sujets d’innovation, l’Association des gynécologues obstétriciens en formation et le Conseil national des jeunes chirurgiens. Un fourmillement continu pour les juristes, car “quand on travaille pour l’innovation, on touche à de nombreux secteurs, dit Marianne Lahana. C’est une démarche désintéressée mais intéressante.”

Confrontation des acteurs

Démarche qui se retrouve aussi au troisième étage de Centaure Santé, lequel, poursuit l’avocate, vise à “créer du lien avec des acteurs de la santé”. Centaure mène des actions de recherche académique, Marianne Lahana a créé le podcast Med.innov’ dont la prochaine saison de dix épisodes est prévue pour janvier 2023. Tous croisent les regards de professionnels qui n’exercent pas les mêmes fonctions. Au programme du premier épisode : un échange entre le député Philippe Latombe et le responsable juridique du Digital Médical Hub Nicolas Desrumaux sur la donnée de santé de demain. D’autres épisodes aborderont le parcours du soin du patient ou la cybersécurité des établissements de santé. Toutes les initiatives de Centaure Santé ont un fil rouge : elles sont pensées dans une logique d’agrégation de contenus pour nourrir la recherche académique. Les avocats passent au second plan, s’effacent derrière les acteurs du secteur. “La rencontre des acteurs et la confrontation des points de vue sont indispensables pour faire avancer les groupes de travail et la prise de conscience”, pense Marianne Lahana. 

Pour faire voler la fusée Centaure Santé, Yves Claisse et Marianne Lahana travailleront avec un collaborateur. Tous les trois auront à cœur de développer les synergies entre les acteurs et de nourrir la recherche. Sur les dossiers juridiques, au premier étage, ils travaillent avec tous les avocats du cabinet qui sont des « experts matière » et interviennent sur les sujets liés à la santé. Centaure Santé, finalement, est fidèle à l’ADN de Centaure : bâti comme une entreprise, le cabinet entend rompre avec une organisation de travail exclusivement fondée sur les « savoir-faire matière ». “Le monde n’est pas catégorisé en matières juridiques, résume Yves Claisse. Les clients ont des questions, des centres d’intérêt, des intuitions, des projets, des objectifs. Centaure veut développer les croisements entre les mondes, entre les personnes et bien sûr... entre les droits.” Et rester une structure agile, pour accueillir tous les projets.

Olivia Fuentes

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