Bouygues Telecom achètera La Poste Telecom “d’ici la fin de l’année”, a déclaré l’opérateur mobile ce mardi 5 novembre. Une opération validée par l’Autorité de la concurrence cet été mais boudée par SFR détenteur à hauteur de 49 % de La Poste Telecom. Une médiation du tribunal de commerce de Paris a fini par convaincre Altice, son propriétaire.
Rachat de La Poste Telecom par Bouygues Telecom : SFR se range après une médiation
Un montage avec les logos de Bouygues Telecom et de La Poste Mobile dans un post LinkedIn du président du tribunal de commerce de Paris, Patrick Sayer, et la nouvelle d’une médiation réussie dans ce dossier de rachat. Le magistrat se dit “heureux d'avoir personnellement contribué ainsi que le président de chambre honoraire Michel Hemonnot à la résolution amiable d'un différend porté devant notre juridiction à l'occasion d'une réunion où toutes les parties ont su faire preuve d'intelligence, d'écoute et de souplesse dans leur intérêt commun (…)“
La filiale du groupe Bouygues va pouvoir finaliser le rachat de la branche télécom de La Poste d’ici la fin de l’année a annoncé l’opérateur à l’occasion de la présentation de ses résultats financiers ce mardi 5 novembre. L’opération stagnait depuis sa validation par l’Autorité de la concurrence qui avait validé l’opération à la fin du mois d’août, à cause d’un désaccord entre La Poste et SFR acquéreur de près de la moitié des actions de la Poste Telecom. Le groupe au carré rouge contestait entre autres la répartition au prorata des parts détenues par chacun des deux associés – 49 % pour SFR et 51 % pour La Poste – du prix de 950 millions d’euros offert par Bouygues Telecom. SFR revendiquait une répartition 70-30, estimant qu’une grande partie de la valeur de la Poste Mobile trouvait sa source dans son contrat télécom.
Accord amiable
Si le détail de l’accord amiable n’a pas été dévoilé par les parties, on sait que SFR a renoncé à son droit de préemption. Si SFR n’a pas obtenu gain de cause sur la répartition des parts, une source proche du dossier a confié au Figaro que l’offre aurait été “considérablement améliorée“ en sa faveur. Le concurrent de Bouygues aurait réussi a négocié une somme d’environ “27 fois le résultat d’exploitation de la Poste Mobile (estimé à environ 48 millions d’euros en 2024 par les Echos), contre 22 initialement“.
SFR aurait également obtenu une augmentation de 50 % du prix payé par Bouygues pour l’utilisation de son réseau par La Poste Mobile jusqu’en 2026, année où le contrat prendra fin. Le facture de l’exploitation du réseau – avant augmentation – est estimée à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Avec ce rachat, Bouygues Telecom agrandit son empire de la téléphonie. En récupérant les 2,4 millions d’abonnés de La Poste Mobile, le nombre de ses abonnés culmine à 18,2 millions, juste derrière SFR et ses 19,6 millions d’abonnés. L’opérateur enregistre 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour le troisième trimestre 2024 et affiche un gain de 170 000 abonnés, soit 62 000 de plus que l’année dernière pour la même période.
Ilona Petit