Un contingent de 47 anciens employés d'une filiale turque, Kosan Kozmetik, du groupe Yves Rocher s'est joint à l'action en justice lancée en mars 2022 par trois associations à l'encontre de la maison mère. L’assignation pour non-respect du devoir de vigilance compte désormais 81 demandeurs.

Ce sont 47 anciens salariés d’une filiale turque, Kosan Kozmetik, de Yves Rocher qui rejoignent l’action en justice intentée par deux associations (Sherpa et ActionAid), le syndicat turc Patrol-Is et 34 anciens salariés de l’usine contre le groupe français. Ces nouveaux demandeurs affirment être victimes de discriminations et d’atteintes à leur santé et à leur sécurité. Ils accusent le leader des cosmétiques d’avoir violé la loi sur le devoir de vigilance. Le groupe assigné devant le tribunal judiciaire de Paris le 23 mars 2022 n'a pas réagi dans l'immédiat.  

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Mise en état

Les associations avaient refusé la médiation proposée à l’ouverture de la procédure. L’action en justice est aujourd’hui au stade de la mise en état, Yves Rocher ayant soulevé l’irrecevabilité de certaines demandes. Ces questions seront tranchées avant les débats au fond.

Management sous "pression "

D’après le communiqué de Sherpa, les 47 nouveaux requérants soutiennent par ailleurs avoir fait l’objet de mesures d’intimidation, de menaces voire de licenciements pour leurs engagements syndicaux. Deux ouvrières du remplissage des fards licenciées en 2018 témoignent. "La pression psychologique était très forte. On était sous tension permanente pour aller vite", selon Elif Uslu. Sultan Kiliç déclare quant à elle s’être "rendue compte de [ses] propres droits en tant que femme, dans le travail mais aussi dans [sa] vie personnelle, [elle a] appris à [se] défendre".  Selon les propos rapportés par Hatis Durmus, une ancienne ouvrière au remplissage des rouges à lèvres, l’entreprise ne "voulait pas de syndicat". Et d’ajouter que les responsables leur demandaient de "renoncer" à "[leur] adhésion au syndicat" au risque de "ne pas toucher un centime".

Yves Rocher avait déclaré dans un communiqué, au moment de l’engagement des poursuites en 2022, contester le bien-fondé de l’assignation. L’entreprise s’appuyait sur les décisions judiciaires rendues en Turquie dans l’affaire qui opposait sa filiale Kosan au syndicat Pétrole-IS pour écarter tout manquement à son devoir de vigilance. Le groupe disait encore regretter “d’être pris injustement pour cible sur une action qui a pour objectif de ternir son image sur la base d’accusations erronées”. Affaire à suivre.

Nora Benhamla

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