À l’heure où nous rédigeons cette chronique, de nombreuses incertitudes pèsent sur l’économie française et de manière générale sur les économies européennes. Face à ce contexte économique et financier incertain (tensions géopolitiques, explosion de la dette, perspectives de croissance en baisse…), nos clients nous interrogent sur les solutions à mettre en place pour sécuriser leur patrimoine.

 

Il est établi que la base d’une saine stratégie d’investissement passe nécessairement par la diversification : classe d’actifs, type de gestion, secteurs d’activité, etc. Nous soutenons et conseillons nos clients dans cette démarche dans laquelle le sujet international apparaît incontournable. Investir au-delà de nos frontières peut apparaître comme une entreprise compliquée, voire hasardeuse, mais cela s’avère rentable dès lors que vous êtes bien accompagnés. Nous encourageons cette approche actuellement sur trois axes : devises, immobilier et private equity.

1/ Devises

L’investissement en devises est la solution la plus simple pour entamer son exposition à l’international. Bien que la plupart des banques privées proposent d’investir dans les principales devises mondiales, il nous paraît de plus en plus indispensable de gérer un portefeuille de devises au plus proche des zones concernées. En effet, s’il est aisé d’investir dans un compte à terme en francs suisses ou en dollars singapouriens, il peut s’avérer plus compliqué de prendre position sur des supports de type obligataire dans les devises concernées. Il faut maîtriser les règles de défaut et de faillite des sociétés du pays, connaître les sociétés émettrices, leurs qualités et défauts, etc. Cependant cette approche peut s’avérer payante. En la matière, Fair/e by Intuitae a tissé un réseau d’experts en Asie (Singapour, Hong Kong…), en Amérique du Nord, au Canada, en Suisse et au Royaume- Uni qui sont capables de nous accompagner, ainsi que nos clients, dans des stratégies financières en devises et le choix de produits de taux afférents. Il convient toutefois de rappeler ici que l’internationalisation de son patrimoine entraîne de nécessaires contraintes dont les deux principales sont les suivantes :

  • La loi fiscale française (art.1649 A du Code général des impôts) impose la déclaration sur le formulaire n°3916 de tous les comptes ouverts à l’étranger. La sanction minimum en cas d’omission est de 1 500 € par compte et par année d’omission (plafonnement à 4 années) voire 10 000 € si le pays n’a pas de convention d’échange de renseignements avec la France.
  • La qualité de suivi des intermédiaires bancaires et asset managers : on peut s’inquiéter de la difficulté du contrôle quotidien, de la vérification des tarifs et plus généralement du suivi global quand l’intermédiaire est éloigné et dans un fuseau horaire différent. Là encore, nous favorisons les relations de confiance instaurées et éprouvées sur de longues années avec des contreparties ayant une solidité financière égale ou supérieure à celle que l’on peut trouver sur le territoire européen. Mais les bonnes surprises ne sont pas exclues. Ainsi, dans notre activité de recherche de diversification, il nous est apparu que l’achat d’un portefeuille en obligations émergentes en multidevises pouvait assurer à l’investisseur un rendement net supérieur à celui d’une obligation européenne sur la même échéance. Dans le contexte de baisse de taux à venir (notamment sur les économies développées), cette stratégie permettra à l’investisseur averti de compléter efficacement ses revenus avec une approche "buy and hold".

2/ Immobilier

La diversification internationale ne peut se cantonner aux seuls actifs financiers. Ainsi, nous implémentons depuis longtemps dans nos allocations l’investissement immobilier hors de France voire hors Europe. Là encore, si de prime abord la démarche peut dissuader par sa complexité, cet a priori ne résiste pas à l’épreuve des faits. Nous recommandons, toutefois, avant toute chose, l’investissement immobilier dans des pays où l’opération est soumise à une réglementation qui est a minima comparable à celles que nous avons en France (fiabilité juridique des contrats, clarté des baux etc.). On peut identifier trois effets positifs pour les investisseurs immobiliers :

  • Le rendement : on ne fera pas ici l’inventaire des rendements locatifs des différents pays du monde mais nous actons que, selon les secteurs et les maturités de marché, les rendements peuvent être sensiblement plus attractifs à l’étranger. On notera par exemple plus de vigueur sur les résidences étudiantes à Montréal, les bureaux à Édimbourg ou encore le résidentiel à Berlin. Au dynamisme du rendement peut bien évidemment s’ajouter le gain de change de la devise.
  • L’effet de levier dans la devise d’investissement : toutes nos opérations immobilières sont bien entendu financées par un crédit dans la devise d’investissement. L’avantage de cette structuration est de créer une couverture de change automatique sur la quote-part de crédit en plus du levier sur la rentabilité.
  • L’effet juridique : dans les différents pays sélectionnés, nous constatons souvent que les indexations des baux peuvent être significativement différentes des modalités françaises et peuvent permettre de protéger plus efficacement l’investisseur contre les risques de l’inflation. Le droit immobilier local peut également s’avérer plus protecteur pour le propriétaire.

3/ le private equity

Paradoxalement, le sujet du private equity n’est pas le plus complexe à gérer dans un cadre d’internationalisation de ses avoirs. Nous ne pourrons pas résumer dans ces lignes les différentes stratégies et solutions envisageables, mais si on prend l’exemple des investissements au sein de fonds dits "secondaires", il apparaît que la plupart sont naturellement diversifiés a minima en euro et en dollar et généralement sur une soixantaine de lignes. Ainsi, un gérant secondaire français est une solution d’accès facile pour diversifier son patrimoine tant en nombre de lignes que de pays et devises. Et pour ceux qui auraient déjà épuisé ce type de solution et qui souhaiteraient tout de même approfondir leur diversification, le recours aux "fonds de fonds" peut s’imposer notamment pour des patrimoines inférieurs à 15 M€. Cette dernière approche nécessitera néanmoins une grande vigilance quant aux frais de gestion qui sont souvent considérés, à juste titre, élevés puisque cumulatifs et quant à la solidité des équipes qui vont assurer le choix et le suivi des positions. Chez Fair/e, nous sommes convaincus que l’apparente complexité d’investir en dehors de son pays ne doit pas être un frein. Cela étant, le bon sens et la vigilance imposent pour les néophytes de s’en remettre à des interlocuteurs de confiance pour accompagner cette démarche de manière sécurisée, efficace et sereine. 


Sur les auteurs 

Associé fondateur du family office Intuitae, Luc Granger est directeur des investissements pour l’ensemble du groupe. Avec plus de 25 ans d’expérience, il sélectionne les solutions d’investissement proposées aux clients. Directeur de la filiale Fair/e by Intuitae, Romain Bazin a exercé plusieurs années le métier d’ingénieur patrimonial avec une spécialisation sur les structurations à l’international.

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