Le 22 février 2024, l’Autorité de la concurrence annonce son autosaisie pour analyser le fonctionnement concurrentiel du secteur des systèmes de notation de produits, leur rôle et leur influence sur l’innovation.

L’Autorité de la concurrence rendra prochainement un avis sur les systèmes de notation de produits et leur incidence sur le marché concurrentiel. C’est ce qu’a annoncé le gendarme français de la concurrence le jeudi 22 février dans un communiqué de presse sur son autosaisie. INCI Beauty, Clear Fashion, Jouet Score, l’étiquette énergie ou encore le plus connu d’entre eux Yuka… Les systèmes de notation de produits, qui émanent du public ou du privé, ou d’association de consommateurs, se multiplient ces dernières années. Présents dans les secteurs de l’agroalimentaire, des cosmétiques, du textile, des jouets, de l’électroménager, de l’ameublement et même dans le secteur hôtelier, ils visent à mieux informer le consommateur sur la qualité des produits qu’il met dans son caddie. Qualité nutritionnelle, énergétique ou encore environnementale, le produit est passé en revue par le système qui contribue “à réduire l’asymétrie d’information entre le fabricant et le consommateur”. L’Autorité de la concurrence s’interroge sur l’éventuelle influence de ces systèmes sur le marché concurrentiel.

Système de notation de produits et marché concurrentiel  

L’ADLC cherche à savoir si les décisions d’achat des consommateurs sont réellement orientées par les informations délivrées par les applications de notation. Autre question : il se pourrait que les systèmes de notation “stimulent l’innovation des entreprises en faveur de produits ou de services plus vertueux en termes de durabilité”. Comprendre : les applications comme Yuka pourraient pousser les entreprises à produire plus “green”.  

Parmi les autres sujets sur la table, il y a la construction des systèmes. Quelles données sont utilisées ? Quels sont les modes de calcul ? Quel est le rôle des acteurs privés ou publics qui participent à l’élaboration des systèmes ? La décision de l’ADLC n’a rien de hasardeux. Quelques mois plus tôt, en octobre 2023, le Conseil national de la consommation (CNC) avait appelé les applications de notation de produits comme Yuka ou Foodvisor à plus de transparence sur leurs critères d'évaluation et à adopter une démarche plus “scientifique”. Selon Julie Chapon, la fondatrice de Yuka, l’application comptait à la fin 2023 40 millions d’utilisateurs.

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Ilona Petit