Entre législatives anticipées et Jeux olympiques, un taux de recrutement en baisse

Le marché du recrutement français avait bien débuté l’année 2024. Attractif, il a connu une progression de 12,3 % par rapport à l’année précédente. Ainsi, HelloWork comptait sur ses plateformes plus de cinq millions d’offres d’emploi au cours du premier semestre. Une performance toutefois modeste : 75 000 offres supplémentaires par rapport à la même période de l’année précédente. Aujourd’hui, les secteurs qui profitent le plus de cette hausse sont ceux de la santé et du social (15 % en plus comparé à 2023), de la production et de la maintenance industrielle, ainsi que celui de la fonction commerciale (13 % en plus). Qu’en était-il en 2023 ? Les recrutements étaient en baisse en Île-de-France sur le premier trimestre : en avril, la tendance s’est inversée et le volume d’offre a augmenté dans la région.

Baisse du recrutement : l’effet dissolution

La tendance à la hausse s’est vite renversée en juin 2024 : HelloWork constate une baisse significative de 5,5 % du taux de recrutement par rapport à juin 2023. L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en serait la cause principale. Dans l’attente du résultat des législatives, les employeurs ont préféré interrompre leurs processus. "Un certain nombre d’entreprises ont suspendu leurs embauches en attendant les résultats définitifs des élections législatives. L’instabilité politique actuelle se fait ressentir, et les entreprises ont besoin d’une meilleure visibilité sur l’orientation économique future du pays avant de se projeter vers de nouveaux recrutements", déclare dans son rapport David Beaurepaire, directeur délégué du groupe HelloWork.

Les JO, moteurs du recrutement en Île-de-France

Malgré les très bons chiffres enregistrés en France au premier semestre, le recrutement était à la baisse en Île-de-France : au cours des mois de février-mars, le nombre d’offres en CDI, CDD, en alternance et intérim avaient diminué de 4 % dans la région. Un ralentissement qui s’est vite estompé au deuxième trimestre : à partir d’avril, les recrutements ont progressé, augmentant de 17 % en mai, principalement dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration (avec 12 % d’offres en plus pour des postes en cuisine) et du tourisme. Dans ce domaine, les offres d’emploi ont connu une progression de 51 % en avril, grimpant en mai jusqu’à 84 %. Contrairement au reste du pays, l’Île-de-France connaît depuis avril une hausse du recrutement de 8 %, stimulée par l’approche des Jeux olympiques 2024 de Paris. Largement critiqués par les citoyens de la région parisienne, les Jeux auront donc été un facteur de croissance pour le recrutement.

Reste à voir si les entreprises françaises relanceront leurs processus d’embauche, compte tenu des résultats des élections législatives du 7 juillet et de la mise en place d’un nouveau gouvernement.

Lisa Combe

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