En 2022, l’Institut du monde arabe (IMA) a rouvert ses portes après deux années de crise sanitaire. David Lansade, l’actuel DRH, partage son travail afin de réengager les collaborateurs, mais aussi pour les accompagner au mieux après cet événement, que tous se sentent à leur place pour redonner au musée toute sa lumière.
David Lansade (IMA) : "Nos accords ont été signés en pensant aux besoins des salariés"
Décideurs RH. Quels ont été les derniers accords que vous avez réalisés ?
David Lansade. En 2021, nous avons négocié un accord télétravail couplé à un accord concernant le droit à la déconnexion. Ceux-ci nous ont permis de distinguer trois notions différentes du télétravail : régulier, occasionnel et enfin exceptionnel. Cela nous permet d’offrir de la souplesse à chacun de nos collaborateurs.
Et le droit à la déconnexion ?
Comme pour les accords sur le télétravail, nous avons réfléchi en partant des besoins du salarié. Il fallait associer la déconnexion au télétravail afin que chacun connaisse ses droits, dont celui de ne pas répondre aux mails à 20 heures 25. Cela semble évident, mais il est préférable d’inscrire des règles dans un accord.
D’autres accords ?
La pandémie a mis en exergue de nombreux besoins. Nous avons donc revu notre accord collectif sur le Compte épargne temps (CET) qui était particulièrement rigide. Avec les Organisations syndicales représentatives (OSR), nous avons œuvré à le rendre plus modulable, comme ne pas être contraint d’avoir plus d’un an d’ancienneté pour l’ouvrir. La campagne d’ouverture du CET a également été élargie à deux mois pour que les collaborateurs aient un temps de réflexion. Toujours dans l’objectif d’attribuer davantage d’autonomie et de responsabilité aux collaborateurs, nous avons revu nos règlements intérieurs. Rendue obligatoire par la loi, une disposition relative à la protection des lanceurs d’alerte a été introduite. Mais il nous a également fallu revoir l’ensemble des règlements de l’Institution : celui des apprenants du Centre de langue et de civilisation arabes mais également des visiteurs.
Les ambitions de l’année 2023 ?
On engage un accord de GEPP (Gestion des emplois et des parcours professionnels). Nous travaillons déjà sur la refonte des fiches emplois et des familles de métiers qui n’avaient pas évolué depuis les années 2000. Nous nous trouvons en phase d’audit et espérons la signature de l’accord d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, nous sommes très fiers de notre index d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes qui est de 92 cette année. Nos effectifs sont majoritairement féminins mais nous devons nous assurer qu’aucune discrimination existe, notamment concernant la maternité. Cette année, nous communiquons largement auprès des futurs pèresconcernant l’allongement de leur congé paternité. Ils sont déjà quelques-uns, de tout niveau hiérarchique, à avoir franchi le cap. Ce moment de vie ne doit être une gêne pour personne. Nous veillons également à ce que les jeunes mères ne soient pas oubliées lors des NAO. Le rôle des RH est d’accompagner chacun des collaborateurs dans son parcours professionnel et sa quête de sens.
Propos recueillis par Elsa Guérin