Inédit : un agriculteur wallon et des ONG belges intentent un procès à TotalEnergies devant les juges belges. Ils espèrent notamment obtenir l’arrêt des nouveaux investissements dans des projets de combustibles fossiles.

Principal raffineur et distributeur d’or noir en Belgique, TotalEnergies vient d’être assigné en justice par un agriculteur et trois ONG belges (FIAN, Greenpeace et la Ligue des droits humains (LDH). C’est la première action climatique contre une multinationale intentée dans le Plat Pays. Les demandeurs réclament au juge de contraindre le pétrolier français de mettre en œuvre un plan de transition crédible, avec l’arrêt des nouveaux investissements dans des projets de combustibles fossiles, une réduction de 47 % de la production de gaz et de pétrole d’ici 2030 et une réduction plus stricte de 75 % d’ici 2040.

L’agriculteur wallon Hugues Falys témoigne : “La crise climatique a un impact négatif concret sur mon travail et sur ma vie : pertes de rendement, surcroît de travail, stress lié aux changements dans le calendrier des récoltes.” “Sans arrêt immédiat des investissements dans les énergies fossiles, la crise climatique n’aura pas de solution”, alerte Gaëlle Dusepulchre, responsable adjointe du bureau Entreprises, droits humains et environnement de la fédération internationale pour les droits humains (FIDH) qui soutient l’action.

Pour Nikki Reisch, directrice du Centre for International Environmental Law, "cette affaire renforce le message selon lequel les grands pollueurs ont des devoirs et sont responsables partout où ils font des affaires, dirigent leurs produits et causent des dommages".

Selon Challenges, un porte-parole de TotalEnergies a refusé de commenter l’affaire. De l’autre côté de la frontière, en France, la cour d’appel rendra bientôt son verdict sur la recevabilité d’une action similaire intentée par des ONG et des collectivités locales à l’encontre du géant pétrolier.

Anne-Laure Blouin