Ce spécialiste du M&A, impatient tempéré, appréciant une solitude collective, a rejoint HFW il y a un peu plus d’un an. Développeur acharné, il ambitionne d’amener désormais le département corporate du cabinet international au premier plan de la place hexagonale.

"Le droit n’était pas une évidence. Bien au contraire", affirme celui qui, enfant, ne se voyait pas suivre les pas de son père, avocat spécialiste du contentieux, mais plutôt devenir pilote d’avion, journaliste ou instituteur. "C’est à Dauphine que j’ai appris à aimer cette matière, que j’en ai apprécié l’esprit mathématique, mais aussi le plaisir que l’on prend à lire, à déchiffrer, à investiguer. Le droit est un formidable outil à destination des curieux." Cinq masters plus tard, avant de passer le CRFPA, il entre en stage dans un cabinet américain. On ne se renie finalement pas, ou peu. C’est donc en contentieux/arbitrage qu’il débute, mais le M&A prend la forme d’une proposition : "Sous réserve de l’obtention du CRFPA, le cabinet me proposait un stage final en corporate. Cela m’a tenté !" Le corporate sera son terrain de jeu, du M&A au private equity avec une appétence réelle pour les situations complexes, voire le restructuring.

"La prestation de serment, c'est le moment de tous les espoirs"

Passé par Orrick puis De Pardieu, il se décide finalement à lancer son cabinet. Une belle aventure, pleine d’enseignements. "Être avocat, c’est aussi apprendre la résilience et avoir le goût de l’indépendance, explique-t-il. L'avocat que l'on est se construit sur la durée. Ce qui peut créer des impatiences !" D’ailleurs, à la question de savoir de quelle erreur il a le plus appris, Thomas Forin répond immédiatement : "L’impatience ! Avocat est un métier de contrariétés qu'il faut apprendre à tourner de manière positive."

Une aventure individuelle qui lui aura également permis de cultiver une très forte relation avec ses clients. L’une de ses principales qualités et sans aucun doute l’un de ses principaux sujets de fierté. "J’ai été particulièrement ému quand l’un de mes clients a signé il y a deux ans la vente de son entreprise technologique. J’étais déjà à ses côtés lors de la signature de la création de sa société. C’est un moment particulier, un instant où l’on se rend compte de tout le chemin parcouru." Une proximité qui l’amène à aller au-delà du seul rôle de l’avocat, mais aussi à s’investir au quotidien dans la réussite de ceux qui plus que des clients sont devenus des partenaires, parfois même des amis. Ce sens de l’humain l’a également amené à voir différemment son approche de certains dossiers. "Les conséquences humaines peuvent être importantes. Pour en avoir fait l’expérience, quitte à passer plus de temps encore sur les dossiers, je me dis que cela vaut la peine de voir si une autre solution permettrait aux parties de s’entendre."

"La nuit est un bon moment pour changer de perspectives"

Père d’une petite Iris, il se rapproche de Holman Fenwick Willan pour y prendre début 2023 la direction du corporate en France. À l’approche des nouveaux dossiers, il n’hésite plus à partir en week-end prolongé avant le kick off. "Une bouffée d’oxygène avec la famille, les amis. Indispensable pour commencer un challenge avec l'esprit clair et reposé." Il y appréciera les boulettes à la viande maison. Aujourd’hui, tout en développant son pôle, il a à cœur de partager avec les plus jeunes l'importance et la force de la confraternité sur la durée. "Je me rends compte à quel point il est important de construire un collectif dans le respect des individualités. J'aime les singularités qui apprennent à se conjuguer. Il y avait cela chez Orrick quand j’y étais et cela est resté à mes yeux une très belle époque professionnelle." Le ciment d’une équipe qui gagne. Il aime aussi rappeler à son entourage professionnel que la peur de l’erreur est indispensable. "Elle doit être présente au quotidien, que ce soit au plan technique ou de jugement. C'est étrangement aussi la partie passionnante de ce métier."

A.V.