Jeune avocat en droit des affaires, originaire d’Aix-en-Provence, Cédric Dubucq est associé fondateur du cabinet Bruzzo-Dubucq. Il défend et incarne un idéal moderne de la profession d’avocat. Et fait partie du dossier La relève, une sélection des meilleurs jeunes avocats de l’Hexagone par la rédaction de Décideurs Juridiques.

Certains récits de carrière sont de grandes histoires. Celle de Cédric Dubucq a débuté en 2011, lorsqu’il prête serment, à seulement 23 ans. Calme, lors de l’interview, il revient sur son parcours en choisissant minutieusement ses mots, ils doivent être justes. Cédric Dubucq est avocat et ça s’entend. Derrière sa retenue et son ton mesuré, on saisit vite la force de sa vocation, la puissance d’un métier passion. Alors qu’il est étudiant en troisième année de droit, le futur défenseur assiste à un procès d’assises, point de départ de sa grande histoire. "Depuis ce moment, j’ai donné toutes mes forces pour rejoindre la profession d’avocat le plus vite possible", avoue-t-il. Rien ne lui échappe. Il commence par lire des ténors du barreau, Marc Bonnant, ancien bâtonnier suisse connu pour sa maîtrise de la rhétorique, ou encore le célèbre pénaliste Thierry Levy. Si les grandes figures pénales peuplent le premier chapitre de sa jeune carrière, très vite, la technicité du droit des affaires emporte son adhésion et il choisira de se vouer aux dirigeants d’entreprises en difficulté. "Ce qui est particulier avec le droit de la faillite, c’est la part de dimension psychologique dont il relève, on la retrouve en droit pénal, et comprendre la défense m’est toujours apparu comme important dans mes choix d’évolution professionnelle", confie le jeune avocat.

Brillant

Il se dit "curieux", mais on le sait brillant. Dès la fin de ses études, il prête serment à Aix-en-Provence, d’où il est originaire et officie encore aujourd’hui. En 2014, il est élu premier secrétaire de la Conférence du stage par le barreau aquisextain : "Ce fut un beau moment pour moi", admet-il, modeste. Il évolue alors entre deux mondes, celui des cours d’assises, qu’il décrit comme un "centre névralgique du malheur" et celui du restructuring avec pour décor des déjeuners d’affaires dans des restaurants étoilés, "des journées qui ne manquaient pas de piment", se souvient-il sobrement. Il rejoint un cabinet en tant que collaborateur mais, maître de son destin, il y reste à peine un an : "Je pressentais que j’allais devenir indépendant assez vite", reconnaît-il. À cette époque, l’histoire du jeune avocat prend un tournant. Il rencontre Philippe Bruzzo, associé du cabinet qui, à la suite d’un drame familial, décide de monter sa propre boutique. Au même moment, ce génie précoce remporte "avec un peu de chance" - et beaucoup d’humilité - un contentieux boursier complexe, le dossier Anovo.

"On a un métier de chevalier, et j’y crois"

Le mentor et le junior fondent alors le cabinet Bruzzo-Dubucq : "Nous nous sommes associés dans des conditions dramatiques pour Philippe, mais nous avions une page blanche." Sur cette nouvelle page, Cédric Dubucq va faire naître un projet collectif, la clinique du droit des affaires. Une association visant à mettre en relation les meilleurs étudiants et des professionnels n’ayant pas les moyens de s’entourer de conseils juridiques, un "formidable vivier de recrutement". Tels des chefs de guerre, Cédric Dubucq et Philippe Bruzzo constituent leur propre armée composée des meilleures recrues. Animé par une vision collective presque familiale de son métier, le jeune avocat cite la célébration de la cooptation de quatre nouveaux associés comme "l’un des meilleurs souvenirs de sa carrière". Aujourd’hui, le cabinet est composé d’une équipe de vingt-cinq complices, professionnels hors pair, dont sept associés. Les dossiers suivis nécessitent une grande rigueur, qualité dont ne manque pas l’Aquisextain. Récemment, le cabinet s’est illustré dans un contentieux célèbre, la plainte de 2 500 taxis français contre Uber. Et même s’il a été débouté après avoir demandé 456 millions d’euros au géant américain, il va se pourvoir en appel. Toujours exalté par l’idéal de la profession, l’associé confie : "On a un métier de chevalier, et j’y crois." La grande histoire de Cédric Dubucq est loin d’être terminée. La suite au prochain chapitre.  

Céline Toni