Passé par Ashurst et King & Spalding, Guillaume Aubatier a intégré August Debouzy en 2021 pour y créer un pôle de compétences consacré à l’industrie immobilière. Il s’y épanouit depuis, en conseil comme en contentieux, et sur toutes les matières liées de près ou de loin à l’immobilier.

Guillaume Aubatier se décrit comme un élève moyen jusqu’au bac, obtenu après le rattrapage, les épreuves ayant eu le mauvais goût de s’immiscer au beau milieu de la Coupe du monde 1998. Ses résultats lui fermant les portes de la fac de médecine et de l’école préparatoire, il s’oriente, par défaut, vers le droit des affaires, à Assas, et c’est une révélation. Pas au titre de la défense de la veuve et l’orphelin comme les étudiants nés avec une robe d’avocat, une épitoge et un doigt accusateur, mais au titre de l’intérêt pur. Il y rencontre, entre autres, Hugues Périnet-Marquet qui contribue à lui transmettre le virus du droit de la construction et l’encourage à intégrer un DESS en immobilier.

"Les clients ne s’attendent pas à ce qu’on leur récite le Code, sinon on stagne et on est un juriste de base" 

Sa "vocation"tardive le préserve du spleen qui accompagne traditionnellement le passage des études à la vie professionnelle. Il débute chez Ashurst, d’abord en tant que stagiaire puis comme collaborateur et enfin en qualité d’associé, dans une période immobilière bénie où l’exigence se mêle à l’émulation. Une expérience d’une quinzaine d’années, aux côtés notamment de Dorothée Bontoux et de Philippe None, qui reflète assez justement les trois qualités dont il se prévaut : persévérance, travail, fidélité. Il quitte Ashurst, à contrecœur, et rejoint King & Spalding pour y créer un département consacré à l’immobilier. Réalisant rapidement qu’il ne lui faut pas se cantonner au droit, il développe une compréhension de l’environnement économique de ses clients qui exigent, plus qu’une prestation purement juridique, un conseil stratégique, une intelligence business. Il témoigne : "Ils ne s’attendent pas à ce qu’on leur récite le Code, sinon on stagne et on est un juriste de base." C’est ce conseil augmenté, cette vision globale qu’il propose aujourd’hui à ses clients et s’efforce d’enseigner à ses jeunes collaborateurs. Une ouverture sur le monde économique et culturel, qui favorise la curiosité, une curiosité permanente qui entretient la passion.

Hyper actifs

Chez August Debouzy, ce Nantais d’origine accompagne de nombreux clients, français et internationaux, sur tous types d’actifs, aussi bien sur des opérations d’investissement, de corporate immobilier complexe, de développement et de construction, que de baux et d’asset management. Il agit également dans le cadre de procédures précontentieuses et contentieuses. Guillaume Aubatier est intervenu récemment pour ses clients (Segro, Deka, 6ème Sens, Paref, Novaxia, Colliers Global Investors, WeWork, entre autres) dans la mise en place d’une joint-venture, l’acquisition et la cession de grands ensembles immobiliers, la mise en œuvre d’opérations de développement ou de construction complexes par exemple. S’il admet, en toute humilité, que des erreurs, "on en fait tout le temps", il les accueille et les accepte, parcimonieusement, dans une logique d’apprentissage. "Vous êtes un meilleur avocat après chaque dossier", nous déclare-t-il, évoquant son évolution au gré de ses rencontres, son épanouissement dans le travail. Si certains dossiers peuvent se ressembler, chacun engage une nouvelle façon d’appréhender les choses. Guillaume Aubatier navigue au milieu des vagues réglementaires et des évolutions du monde professionnel. Il estime que le métier d’avocat a changé, que ses hiérarchies se sont harmonisées, que son tempo s’est normalisé. "Les modes managériaux ont évolué, et c’est heureux ! Les jeunes générations aspirent à un équilibre entre vie privée et vie professionnelle."  

Père et mer

S’il est avocat, il est avant tout père. Interrogé sur le moment marquant de sa carrière, il évoque la naissance de son premier fils, une parenthèse joyeuse au milieu d’un dossier particulièrement prenant. S’il n’arrive pas parfaitement à dissocier sa vie personnelle de sa vie professionnelle, il réussit à les concilier. Ses fiertés sont au nombre de trois et ont respectivement 14, 10 et 6 ans. Sur le plan professionnel, il se félicite, humblement, d’avoir monté deux fois des départements qui fonctionnent, et d’offrir une forme de visibilité aux équipes qui œuvrent à ses côtés. Sa profession a changé, évolué, s’est horizontalisée. Un métier qu’il ne cantonne pas à l’accompagnement client ou à la technique pure, mais qu’il augmente des dimensions managériales et financières. De nombreuses casquettes qui lui permettent de prendre du recul… et du galon. En attendant, qui sait, de concrétiser une autre ambition : celle d’ouvrir une pizzeria, loin de Paris, pourquoi pas dans le sud de la France.

Alban Castres