Emmanuelle Mignon, Marc Mossé, Bernard Cazeneuve, Pierre Sellal, Nicolas Baverez, Florence Chafiol, Renaud Christol et Astrid Mignon Colombet… Huit associés du cabinet August Debouzy lancent le bureau de Bruxelles. Afin de peser davantage sur les enjeux économico-juridiques qui sont débattus dans la capitale belge, la firme française s’implante au plus près des institutions européennes.
August Debouzy renforce son influence à Bruxelles
Sur les sujets européens, August Debouzy enclenche la seconde avec l’ouverture à Bruxelles d’une antenne consacrée à la stratégie. L’idée ? Répondre à une demande croissante de ses clients français et internationaux en la matière. Selon Emmanuelle Mignon qui codirigera l’équipe Europe avec Marc Mossé, il s’agira d’aider les entreprises à “muscler leur capacité à anticiper et à comprendre l’Union européenne”. Pour Marc Mossé, ce sera l'occasion de mettre à profit dix années passées chez Microsoft comme secrétaire général. Et de défendre la vision stratégique et offensive du droit dont il a hérité de la multinationale américaine.
Un casting de choix
Ministre, diplomate, haut fonctionnaire… Le curriculum vitae des membres de cette équipe ad hoc semble être à la hauteur des ambitions européennes du cabinet somme toute “encore jeune”, comme le rappelle Emmanuelle Mignon, elle-même ancien conseiller d’État et qui souhaite renforcer la capacité d’August Debouzy à intervenir au cœur des mécanismes décisionnels de l'Union européenne. Pour y parvenir, la structure pourra compter sur Pierre Sellal, ambassadeur de France et représentant permanent de la France auprès de l'Union européenne de 2014 à 2017. Pour ce fin connaisseur du processus législatif européen et des techniques de négociation utiles à toutes les étapes de la création de la norme européenne, “l’anticipation est la clef”. Il faut dire qu’à Bruxelles les lois font l'objet d'une véritable négociation entre les parties prenantes et qu’“une fois que la mécanique (législative) est lancée, il est rare qu’elle s’arrête”.
Nécessité fait loi
Regarder passivement depuis Paris la loi européenne se construire ne paraît plus une option raisonnable pour les directions juridiques et leurs avocats. Le cabinet en a fait le constat : l’Union européenne intervient aujourd’hui sur des enjeux hautement stratégiques pour les entreprises : data, cybersécurité, devoir de vigilance, sanctions et contrôle des investissements. Le temps où son champ de compétences se limitait aux libertés fondamentales et à la libre concurrence est révolu relève Nicolas Baverez, ancien magistrat à la Cour des comptes. Selon lui, l’action de l’Union européenne ne se contente pas de légiférer. On est en présence de la création de “véritables modèles économiques”. Elle structure par la réglementation le monde économique. Dans un tel contexte, le rôle des avocats aurait à vocation évoluer. August Debouzy pourrait bien lancer la tendance.
Mathilde Aymami