La résurrection de Blancpain, c’est lui, le partenariat entre Omega et James Bond, c’est lui aussi, le succès planétaire de Hublot, c’est encore lui ! Génie du marketing horloger Jean-Claude Biver se lance aujourd’hui dans une nouvelle aventure avec son fils Pierre… Celle de lancer une marque, sous son propre nom.

Décideurs. Que représente pour vous le fait d’avoir votre nom gravé sur le cadran d’une montre ?

Jean-Claude Biver. C’est avant tout une belle opportunité de fêter dignement un demi-siècle de passion pour mon métier et pour l’art horloger. Mais cela ne m’empêche pas d’avoir en permanence à la fois des doutes et de l’espoir. L’espoir d’être digne de mon produit et de faire rêver mes clients. Pour autant, le doute ne m’abandonne pas. Cette remise en cause permanente m’insuffle la volonté de toujours faire mieux. Je dois avouer que j’ai appris à faire du doute mon ami, car il m’oblige constamment à reconsidérer mon approche mais surtout à toujours m’améliorer.

Vous partagez l’aventure Biver avec votre fils Pierre, 22 ans. Quel est le rôle de chacun ? Comment l’idée de se lancer dans ce projet avec lui est-elle née ?

Ce partage avec mon fils est une expérience riche et inédite. Riche parce qu’elle m’apporte encore plus d’amour filial. J’apprends ainsi à mieux connaître mon fils et sa génération. Il a 50 ans de moins que moi et m’apprend quels sont les nouveaux courants et qui sont les nouveaux clients. Grâce à lui, je suis en contact permanent avec le futur. Avec mes 50 années d’activité, et la présence de mon fils à mes côtés, j’ai aujourd’hui l’immense privilège de maîtriser à la fois le passé et l’avenir. Et, avant tout, celui de pouvoir transmettre mon expérience, mon savoir, mes doutes aussi, mais également mes aspirations, comme mes erreurs et mes succès.

Pourquoi avoir créé le poinçon JCB ? Celui de Genève n’est pas suffisamment exigeant à vos yeux ? Quelles sont les principales différences entre ces poinçons ?

Le poinçon JCB est bien plus sévère et exigeant que celui de Genève. Et ce, sur différents points. Il tient aussi compte de l’habillage. Par exemple, les aiguilles et les index doivent être en or. La qualité de construction est aussi évoquée au travers de critères comme l’usure, les fonctionnalités des différents attributs, de réglage (équivalent COSC) et de construction de boîte (fond et lunette vissés). En outre, le poinçon JCB ajoute une garantie de trois ans sur toutes les montres labellisées, n’impose pas de contrainte géographique et les critères de qualité de la décoration sont supérieurs. Les roues doivent être cerclées sur les deux faces, les flancs des aciers doivent être étirés, les axes et chaussées doivent être polis et bombés… Cela dit, le poinçon de Genève est amplement suffisant pour une qualité supérieure, mais pour les montres Biver, il nous a semblé nécessaire d’aller encore plus loin.

Propos recueillis par Hervé Borne

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail

{emailcloak=off}