Hybrides, mild-hybrides ou hybrides rechargeables : quelles sont les performances des nouveaux modèles proposés par les constructeurs et quels sont ceux qui tirent leur épingle du jeu dans les entreprises ?

"Depuis le début de l’année, un quart des véhicules qui nous sont commandés par les flottes portent sur des modèles électrifiés ; c’est sans précédent. Pour le Mercedes GLE, la demande est ainsi à 100  % en faveur de la version hybride rechargeable diesel", témoigne Gérard de Chalonge, directeur commercial et marketing du loueur Athlon qui estime que, "pour cette catégorie de modèles, toutes les planètes sont alignées  : pas de fiscalité, pas de malus au poids, des émissions de CO2 de 29 g/km compatibles avec l’attribution d’un bonus, une autonomie électrique de 100 km  et, dans notre offre en location longue durée, nous proposons la mise en place d’une borne de recharge à domicile".

Très attendue, l’année de la bascule des flottes vers l’électrique est enfin arrivée mais peutêtre pas où on l’attendait. "La croissance des ventes dans les flottes d’entreprises est plus forte pour les véhicules hybrides rechargeables que sur les voitures électriques en raison de l’insuffisance du réseau de charge, indique Ferréol Mayoly, directeur général France du loueur Arval. C’est la réalité. Avec les véhicules à batteries, il faut recharger et pour cela des bornes sont nécessaires". En France, selon l’Avere (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique), seulement 33 363 points de recharge seraient actuellement ouverts au public alors que le gouvernement s’est engagé sur un volume de 100 000 bornes à la fin de l’année.

Des modèles remis en cause

En attendant, avec l’explosion des ventes de voitures électriques et hybrides, les stratégies industrielles des constructeurs automobiles semblent voler en éclat. Toyota, apôtre et propagateur depuis vingt ans de la technologie hybride (non rechargeable), s’oriente désormais vers le développement de versions électriques. Volkswagen, que rien ne prédisposait il y a encore cinq ans à envisager la fin des moteurs thermiques, se veut désormais le champion des voitures alimentées par des batteries.

Quant à Renault, précurseur depuis plus de dix ans dans les voitures électriques, voilà que cette marque se tourne enfin vers les motorisations hybrides. Fort d’une innovation technologique annoncée et restée dans les cartons du constructeur depuis 2013, Renault refait ses gammes et y ajoute, sous le label e-tech, des versions hybrides et hybrides rechargeables. Ainsi, la Renault Clio e-tech hybride 140 ch équipée d’un moteur essence de 1.6 couplé à deux moteurs électriques alimentés par une batterie de 1,2 kWh se place à l’heure actuelle en seconde position des hybrides les plus commercialisées auprès des entreprises ; juste derrière la Toyota Yaris. Le nouveau Renault Captur proposé en version hybride rechargeable e-tech Plug-in 160 ch doté d’une autonomie électrique de 65 km est désormais, comme la Clio, disponible aussi en version hybride simple. Enfin, dans le segment de vente supérieur, la Mégane est proposée, en version berline comme en version break, équipée de la chaîne de traction hybride rechargeable de Renault. Bien au point à bord de la Mégane, cette technologie embarque un moteur essence et deux petits moteurs électriques associés à une batterie de 9,8 kWh. L’ensemble lui accorde 160 ch, 50 km d’autonomie électrique et des émissions de 28 g/km de CO2.

Carton plein tricolore

Enfin, Renault va commercialiser au début de l’été l’Arkana en version e-tech. Ce premier SUVCoupé hybride proposé par une marque généraliste emprunte sa ligne aux modèles premium et sa technologie hybride à la Clio et au Captur. Doté d’une longueur de 4,56 m, l’Arkana e-tech affiche une puissance de 143 ch et une consommation de moins de 5I/100 km. Selon son constructeur, il intervient sur le segment C du marché européen, lequel est en pleine expansion puisqu’il représente 40 % des ventes en Europe et se positionne dans la catégorie des SUV, laquelle pourrait représenter 55 % des immatriculations cette année. Il permet surtout à Renault de dynamiser un peu son image ternie ces dernières années par le Kadjar aux lignes un peu désuètes. Au sein du nouveau groupe Stellantis (ex-PSA), la marque Peugeot a parfaitement réussi la transition entre moteur diesel et moteur hybride rechargeable pour le fer de lance de sa gamme que constitue le Peugeot 3008. Depuis le début de l’année, la version hybride 225 ch de ce SUV a été commercialisée à plus de 3 000 exemplaires dans les flottes. Loin devant le SUV premium DS7 hybride rechargeable immatriculé à 1 000 unités sur la même période.

 Au sein du même groupe, le DS7 qui est homologué pour 31 g/km de rejet de CO2 et 1,4 I/100 km de consommation, dispose d’une autonomie de 58 km en mode zéro émission. Sur le podium des meilleures ventes d’hybrides rechargeables aux entreprises, Stellantis n’est pas loin de réaliser un carton plein puisque les Citroën C5 Aircross et Peugeot 508 sont toutes proches de monter sur la dernière marche. Au sein de ce groupe automobile, l’ensemble des modèles hybrides plug-in sont équipés de la même chaîne de traction. Seule la Peugeot 508 se distingue puisqu’elle ajoute désormais à sa gamme une version hybride 360  ch haute performance mais écologiquement correcte. Cette version 508 PSE qui dispose d’un couple de 520 Nm, affiche un taux de rejet de 46 g/km de CO2 et une autonomie électrique de 42 km lui permettant d’échapper au malus. C’est cette chaîne de traction hybride rechargeable de 360 ch qui sera bientôt adoptée par la nouvelle DS9 (voir encadré ci-dessous).

Enfin, parmi les 14 marques réunies désormais au sein du groupe Stellantis, Opel semble faire peau neuve. C’est notamment une évidence avec le nouveau e-Mokka disponible en version thermique mais aussi dans une variante 100  % électrique de 136 ch qui ne manque pas de personnalité. Ce petit SUV urbain qui illustre le renouveau du design de la marque affiche un air déterminé et propose une autonomie annoncée pour 320 km. Il est aussi un exemple réussi de la stratégie de gestion des marques au sein de Stellantis.

Avec le XC 40, Volvo séduit les flottes

Parmi les marques qui ont parfaitement réussi le passage au mode hybride rechargeable figure incontestablement Volvo. Le petit SUV XC40 dans sa version plug-in a littéralement été adopté par les flottes puisqu’il se place au troisième rang des meilleures ventes d’hybrides rechargeables dans les entreprises. Carré, puissant, agréable à la conduite et rassurant, cet hybride rechargeable T5 est équipé d’un moteur essence de 180 ch associé à un moteur électrique de 82 ch. L’ensemble propose une puissance de 262 ch, une autonomie électrique de près de 40 km et un coffre de 460 litres. Il est également proposé en version 100 % électrique doté de 408 ch et d’une autonomie de 400 km.

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Le Volvo XC 40 se place au troisième rang des meilleures ventes d’hybrides rechargeables dans les entreprises.

Mercedes et BMW au top

Autre constructeur qui a parfaitement négocié le virage de l’hybride rechargeable, Mercedes aligne désormais pas moins de 11 modèles dans sa gamme EQ dotés de cette technologie. Depuis le début de l’année, ce sont les GLC Coupé, GLA et GLC qui sont préférés dans les entreprises, faisant de Mercedes le numéro 2 des ventes d’hybrides rechargeables aux entreprises. À noter qu’à l’exemple du GLC et du GLC Coupé, ces deux SUV sont proposés en version hybride rechargeable essence ou diesel pour les gros rouleurs. Ainsi, le Mercedes GLC est commercialisé pour 2/3 de ses ventes en version hybride rechargeable dont 1/3 d’entre elles avec une motorisation hybride rechargeable diesel. Parmi les marques premium allemandes, BMW est l’autre grande gagnante de l’électrification de sa gamme. C’est notamment le cas avec le SUV compact X1 25 e, lequel propose 220 ch, 385 Nm de couple pour une consommation de 2,2 l/100 km et des émissions de CO2 de 42 g/km. Ce qui ne l’empêche pas d’abattre le 0 à 100 km/h en 7 secondes. Cette version plug-in qui se place dans le top 10 des hybrides rechargeables les plus appréciées par les flottes devrait permettre à la marque en France de maintenir le volume de ses ventes de X1 (10 000 exemplaires) et à ce modèle de rester le plus vendu par BMW avec 21 % de ses immatriculations.

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La Mini "PHEV" profite de ses bonnes valeurs de revente pour séduire les entreprises.

À noter que la technologie hybride rechargeable du X1 profite avec bonheur à la marque Mini au sein du groupe BMW. La Mini Countryman Cooper SE se classe même juste derrière le SUV de BMW parmi les meilleures ventes aux entreprises. Avec ses 220 ch et ses quatre roues motrices, cette Mini PHEV profite en effet de ses bonnes valeurs de revente pour séduire les entreprises en termes de loyer de location. Agréable à la conduite avec ses 48 km d’autonomie électrique, la Mini doit toutefois composer avec son poids de 1 800 kg qui a obligé la marque à opter pour une boîte de vitesse très réactive et des suspensions un peu sèches permettant de contenir le roulis à son bord.

SUV, priorité à l’hybridation

Chez Audi, les versions hybrides rechargeables n’ont pas encore fait le plein des ventes. L’Audi A3 pointe au 21e rang parmi les plug-in préférés des entreprises. Sans doute la marque aux anneaux va-t-elle renverser la tendance avec le lancement récent de l’Audi Q3 hybride rechargeable. Performant, ce SUV compact (proposé également en version Sportback) dispose du moteur essence 1.4 TFSI 150 ch et d’un ensemble hybride rechargeable portant la puissance combinée à 245 ch et le couple à 400 Nm... Avec sa batterie de 13 kWh, le Q3 45 TFSI e profite de 51 km d’autonomie et affiche une consommation combinée de 1,7 I/100 km pour des émissions de 39 g/km de CO2 . Pour Audi comme pour l’ensemble des constructeurs, 2021 marque le passage à l’hybridation de leurs gammes de SUV.

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La Jaguar F-Pace hybride rechargeable est équipée d’un moteur essence de 300 ch et d’un moteur électrique de 143 ch. Elle affiche un taux de CO2 de 49 g et une autonomie de 53 km.

Ainsi, chez Jaguar, après le grand F-Pace, c’est au tour du SUV compact E-Pace de se mettre à l’hybride rechargeable (PHEV), tout comme l’ont fait également ses cousins Discovery Sport et Range Rover Evoque chez Land Rover. Le Jaguar E-Pace est ainsi équipé d’un moteur 3 cylindres 1.5 essence de 200  ch, associé à un moteur électrique de 109 ch sur le train arrière. Le tout développe 300 ch. La batterie de 15 kWh de capacité offre 55 km d’autonomie en mode électrique et un CO2 de 44 g. À noter que ce modèle est également proposé avec un système mild hybrid (MHEV). Dans cette configuration, il est équipé d’un moteur 2.0 turbo-diesel de 163 ou 204  ch à hybridation légère de 48  V MHEV, pour un CO2 respectivement de 167 et 169  g. Une version 2.0 turbo-essence de 200 ch MHEV est également proposée en carburation FlexFuel avec un CO2 à partir de 200  g. Cette technologie MHEV a recours à un alterno-démarreur, lequel récupère l’énergie cinétique pendant les phases de décélération ou de freinage. Celle-ci est stockée grâce à une petite batterie lithiumion et est ensuite restituée lors des démarrages et des accélérations, en accompagnement du moteur essence.

Ford, le Kuga multi énergie

Même tendance chez Ford qui propose notamment le SUV compact Kuga en variantes hybride et hybride rechargeable. Dans sa version hybride (ou FHEV), le Kuga associe un moteur essence 2,5 l de 152 ch, un bloc électrique de 125 ch et une transmission CVT proche de celle utilisée par Toyota. En utilisation urbaine ou péri-urbaine, cette version confortable offre un très bon compromis  performance-consommation et annonce près de 1  000 km d’autonomie ; en revanche, sur autoroute, c’est le moteur thermique qui prend naturellement le dessus. Plus cher de 2 000 €, cette version hybride propose les mêmes niveaux de consommation que la version PHEV hybride rechargeable. Cette dernière adopte cependant un moteur essence 2.5 I de 164 ch et un moteur électrique de 61 ch alimenté cette fois par une batterie de 14,4 kWh logée sous le plancher arrière mais sans altérer le volume de coffre. Cet ensemble permet une autonomie purement électrique de 56 km mais réduit un peu la vivacité du Kuga.

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Le Ford Kuga est disponible en version hybride et hybride rechargeable.

Lexus, toujours plus

Lexus, la marque premium de Toyota, continue de son côté à développer sa technologie hybride auto-rechargeable. Sur la nouvelle ES 300h hybride, Lexus a plutôt recherché à accroître l’élégance, le silence et l’agrément de conduite de sa grande berline dédiée aux professionnels et aux entreprises. Cette nouvelle Lexus ES 300h renforce également son comportement routier grâce à des renforts de suspension arrière et, dans sa finition haut de gamme F Sport Executive, elle reçoit un système d’amortissement piloté destiné à améliorer autant le confort de conduite que le toucher de direction.

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Sur la nouvelle ES 300h hybride, Lexus a renforcé l’élégance, le silence et l’agrément de conduite.

Les coréennes sont au courant

Les marques coréennes font le forcing actuellement pour étoffer leurs gammes de modèles électriques. Celles-ci n’écartent cependant pas la technologie hybride. Ainsi, Hyundai fait feu dans tous les segments du marché. Alors que sa grande berline électrique Ioniq 5 vient d’être révélée, la marque a également lancé un petit SUV, le Bayon doté d’un moteur essence 3 cylindres turbo de 100 ch dotée d’une hybridation légère 48 V. Mais cette marque n’est pas à l’écart de la technologie hybride. Son grand SUV 7 places, le Santa Fe, vient d’être présenté dans une version hybride rechargeable de 265 ch offrant une autonomie électrique de 69 km en ville et des émissions CO2 réduites à 37 g/km.

Il en va de même de la marque Kia, cousine par alliance de Hyundai, qui vient de présenter la version hybride rechargeable du Sorento. Capable d’accueillir 7 personnes à son bord, le Kia Sorento PHEV annonce des émissions de 39 g/km de CO2 et 54 km d’autonomie. Des mesures qui lui permettent de bénéficier de la fiscalité favorable cette année aux hybrides rechargeables. Doté d’un bon confort et d’un excellent agrément de conduite, le Sorento ajoute à ces qualités un niveau de finition sans faille et une allure élégante.

Les chinoises arrivent

Après les marques coréennes présentes en France depuis une trentaine d’années, c’est au tour des constructeurs chinois de venir en Europe. Il en va ainsi de MG, la marque britannique rachetée en 2007 par le chinois SAIC Motor, laquelle veut profiter de l’engouement européen pour les voitures électrifiées et proposer sa propre vision de la voiture hybride rechargeable. Récemment présenté, l’EHS est un SUV compact hybride rechargeable de 4,57 m de long, lequel développe 258 ch (162 ch essence et 122 ch électriques). Il est annoncé pour 43  g d’émissions de CO2 et 52  km d’autonomie électrique. C’est naturellement vers le prix de vente que se dirigent immédiatement les regards à l’abord de ce modèle (33 700 €) en attendant de juger de ses qualités et de ses défauts. Comme on le constate, les modèles électrifiés et hybrides rechargeables en particulier, envahissent les gammes des constructeurs et deviennent peu à peu la nouvelle normalité en matière de motorisation. Reste à savoir pour combien de temps. Comme l’estime Guillaume Maureau, directeur général adjoint du loueur ALD Automotive, "la croissance des ventes de voitures électrifiées concerne d’abord les modèles hybrides rechargeables vers lesquels les car policy et les collaborateurs des entreprises préfèrent s’orienter. Ces modèles hybrides rechargeables bénéficient d’un accompagnement fiscal et leurs ventes devraient croître encore durant deux ans avant de parvenir à un palier. Dès lors, dans les flottes, ceux qui auront goûté aux modèles hybrides rechargeables et rôdé leur pratique de recharge des batteries passeront aux véhicules 100 % électriques"

Jean-Pierre Lagarde

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